C’est typiquement l’adresse à l’écart des ronds de jambe médiatique, des agences de presse et des réseaux. Une adresse que l’on a envie de pousser du coude pour qu’elle vive ou survive parce que deux couverts à l’heure du déjeuner sur vingt-deux possibles, quand les brasseries voisines font le plein, ça ne peut pas durer. Ce serait mauvais, on comprendrait. Mais quand ça tient la route, que les prix sont serrés (15 € au déjeuner) et que les vins sont judicieusement choisis (Richaud, Zusslin ou Puig), il n’y a pas de raison que ce Petit Curieux n’affiche pas complet. En attendant ce moment, on ne peut que vous inciter à pousser la porte de ce bistrot de poche et jeter un œil au tableau noir sur lequel Marc a écrit les devoirs du jour. Pour commencer, après l’onctueuse crème de sardines, vous me goûterez ces filets de sardine au vinaigre et basilic. Le palais, encore embué par le litre de thé noir de la matinée, se prend un uppercut en pleine poire. C’est vivifiant, ça claque sur la langue. Y’aurait du rab qu’on en reprendrait. Ensuite, vous me copierez cent fois, qu’il est bon de caraméliser un dos de porcelet avec du sirop d’érable et de lui adjoindre une purée de manioc, le tout servi avec un verre de Touraine cuvée « P’tit Tannique Coule Bien » de Thierry Puzelat. Quand la récréation sonne, le tiramisu arrive dans son bocal à foie gras. Souple comme un cabri, il fond en bouche et appelle naturellement le café et son cortège de fraises Tagada, pas franchement nécessaires.
16, rue des Filles du Calvaire. 3e. Tél. : 01 42 74 65 79. Menus : 15 et 19 € (au déjeuner), 20 et 25 € (au dîner). M° : Filles du Calvaire. Fermé le samedi et le dimanche.