Quand l'état avait renfloué les banques à coups de milliards d'euros, Nicolas Sarkozy avait voulu tempérer les grogne de l'opinion en déclarant solennellement qu'il avait assorti l'aide à la suspension des bonus des dirigeants. A l'époque déjà, j'étais sceptique sur cette mesure et je me disais que ce qu'ils ne toucheraient pas en bonus, ils le prendraient en stock-options et... BINGO ! On vient d'apprendre que la société Générales vient d'offrir plusieurs centaines de milliers de stock-options à ses principaux dirigeants à un prix très attractif (24 euros l'action alors qu'elle était hier à 28 euros et qu'elle devrait remonter fortement car elle a predu 80 % de sa valeur en un an). Et pour les autres salariés ? Rien ! Comme quoi, rien ne change !
Mais pourquoi se priver ? Le gouvernement fait bien tourner le moulin à paroles martiales, mais oublie méticuleusement de légiférer. A tel point que Laurence Parisot vient d'annoncer que le MEDEF ne prendrait aucune mesure interne pour inciter les patrons àplus de mesures sur les bonus et autres salaires variables, même en temps de crise.
Alors, ce matin, Brice Hortefeux, le nouveau ministre du travail était bien embarassé et a fini par lâcher que si c'était le cas, le gouvernement allait faire une loi. Chiche ? Moi, je n'y crois pas du tout !
Sarko et sa clique sont bien plus rapide pour faire une loi dès qu'une bande de voyous fait irruption dans un lycée que lorsque certains patrons s'empiffrent même quand leur entreprise va mal. Dès qu'il s'agit du patronat, on fait confiance à leur sagesse, leur mesure, leur éthique, mais pour l'insécurité, on met le paquet parce que c'est électoralement payant. Alors, après, on envoie un ministre aboyer un peu dès qu'un scandale éclate, histoire de montrer que le gouvernement est à l'unission avec l'opinion publique, mais pour les actes : NADA, RIEN, QUE DALLE !!!
Aux Etats-Unis, pays du libéralisme, le scandale AIG et ses millions de bonus a éclaté en début de semaine et, jeudi soir, le congrès votait une loi instaurant un nouvel impôt sur les bonus des entreprises aidés par l'état. Un impôt confiscatoire de 90 %. Obama n'a pas pu empêcher les bonus d'être versés, il les reprend à 90 % via l'impôt !
En France, on envoie Laurent Wauquiez dire qu'il est choqué pour solde de tout compte.
Hier, avait lieu une grande manifestation de plusieurs millions de personnes dont de nombreuses personnes du privé. Si l'état persiste à ne rien changer, on se dirige vers un scénario antillais et une grève générale, mais, au fonds, on a les dirigeants qu'on mérite !
Dominik