C’est décidé : il vous faudra attendre mon retour pour avoir le récit de ce festival. Parce que j’ai besoin de temps, de trier ce qu’il faut raconter ou ne pas raconter, de faire la part entre ma fiction et la réalité, plus proches et mêlées que jamais, d’avoir du recul sur des émotions, des impressions belles, violentes, désordonnées. De comprendre l’étrangeté déstabilisante et consolante des hasards et coïncidences. Parce que ce séjour ressemble à un film dont j’ai besoin de connaître la fin pour me faire une impression. Pour l'heure le film m'enchante. J’ai souvent employé cet adjectif mais je crois qu’il sied plus que jamais à ce festival, à mon existence peut-être aussi : surréaliste. Parce que je sais que l’émotion à fleur de peau n’est pas toujours bonne conseillère. Parce que je m’amuse à constater (une nouvelle fois, plus que jamais) à quel point tout ceci est une comédie humaine, un jeu de masques triste et passionnant, pathétique et drôle, à quel point ma réalité rejoint ma fiction. Parce que ce soir, amusée par la belle et déroutante ironie du sort, fatiguée et exaltée, j’aurais peur d’en dire trop sur ce manège (dés)enchanté. Parce que mes mots s’enchaînent sans que je les contrôle, eux aussi désordonnés. Parce que c’est tellement lénifiant et étrange, aussi, de se dire que tout est égal, et encore plus drôle, dérisoire, sublime aussi, quand on sait qu’après on le transcrira avec des mots, et que ceux-ci, finalement, toujours l’emporteront.
Ces quelques mots écrits du retour de la soirée d’ouverture paraîtront obscures à certains, limpides à quelque(s) un(s). Je vous le disais : j’ai vraiment besoin de recul pour vous parler de ce festival dont, vous vous en douterez, j’ai beaucoup à vous dire, à ne surtout pas vous dire aussi.
Ci-dessous quelques photos (j'en ai déjà beaucoup d'autres en stock, à suivre prochainement)en attendant un vrai récit et de vraies critiques…