Internet, l'UE et Sarkozy

Publié le 18 mars 2009 par Malesherbes
Qu’il s’agisse de préserver les ressources halieutiques, de protéger les baleines, de combattre la pollution ou de lutter contre le dumping social, nombreux sont ceux d’entre nous qui ressentent la nécessité d’un droit international. De la même manière, notre président, sans le formuler explicitement, est lui aussi un chaud partisan d’une législation supranationale. Lorsqu’il tance des financiers au libéralisme dévoyé ou lorsqu’il veut faire plier les paradis fiscaux, il souhaite de toute évidence disposer d’une juridiction universelle.
Il se trouve que depuis plusieurs années, le Parlement de l’Union européenne vote des lois qui pourraient constituer l’amorce d’un système plus général. Comme certains n’ont pas compris que vivre en démocratie supposait que parfois on fasse partie de la majorité alors que d’autres fois on soit minoritaire, dans ces derniers cas ces personnes ont tendance à charger Bruxelles de tous nous maux. Comme s’il s’agissait du siège de quelque puissance étrangère hostile et maléfique ! Alors qu’en fait Bruxelles est l’endroit, avec aussi Strasbourg, où se réunit un Parlement auquel nous envoyons nos représentants. A nous d’agir auprès de ceux-ci et de nos partenaires pour faire triompher nos choix.
Le 17 février, un rapport présenté par le député social-démocrate grec Stavros Lambridinis a été adopté à l’unanimité par les 44 membres de la commission des Libertés civiles, de la Justice et des Affaires intérieures du Parlement européen. Dans la partie sur les Droits Fondamentaux sur Internet de ce rapport, on peut lire: « De même que chaque enfant a droit à l’enseignement, et chaque adulte à la formation permanente, chaque individu tout au long de sa vie devrait avoir le droit d’accéder à l’ordinateur et à Internet. Les gouvernements devraient garantir un tel accès, même dans les régions les plus éloignées et pour les citoyens les plus pauvres. En outre, cet accès ne doit pas être refusé en tant que "sanction" contre les infractions des citoyens ».Ce rapport devrait passer en séance plénière, au Parlement Européen, dans la semaine du 23 mars.
Il est choquant de voir Nicolas Sarkozy, ardent supporter de lois supranationales, demander à son Parlement de bricoler une loi liberticide en totale contradiction avec la position de l’Union européenne.