Martine Aubry a encore frappé. Il faut l’entendre jouer les matamores, réclamant « une vraie relance », un « coup de fouet », par opposition à celle proposée il y a un mois par Nicolas Sarkozy. En entendant ça, le quidam innocent se dit que la Droite réactionnaire n’a rien compris mais que, heureusement, Dieu nous a gardé quelques socialistes pour ressusciter les mânes de Keynes.
Hélas…
La Première secrétaire du P.S aurait mieux fait de ne pas préciser son plan alternatif, tant il frise le ridicule : sous le chapeau « relance de la consommation », on trouve une prime de 500 euros pour « les bas salaires et les allocataires des minima sociaux ».
Rappelons que les allocataires de minima sociaux sont 3,3 millions. Par « bas-salaires », l’OCDE et l’INSEE désignent les gens qui perçoivent moins de deux tiers du salaire médian, soit 10% des travailleurs en France. En Martinique, on est allé jusqu’à 1,4 fois le SMIC. Si je prends la définition officielle, cela nous fait 2,7 millions de personnes sur les 27,4 (INSEE 2005) que compte la population active.
Donc 500 euros pour 3,3 + 2,7 = 6 millions de personnes. Ce qui nous donne une relance budgétaire de la consommation de 3 milliards d’euros. Grosso-modo, consacrer à peu près l’intégralité du produit annuel de l’ISF pour faire une relance de la consommation one shot à peine plus importante que celle annoncée par Sarkozy la dernière fois (2,6 milliards). Ca vaut vraiment le coup de dire que le gouvernement ne met pas le paquet ! Avec les socialistes, on sent la différence !
Quant à l’impact d’une prime très importante non reconductible sur la consommation, j’ai bien peur qu’il soit nul. Je ne sais pas vous, mais si on m’augmente mon salaire, je vais peut-être envisager une dépense longue ou un emprunt plus important. Si c’est juste une prime, j’en profiterai pour l’épargner ou me faire un petit plaisir sortant de l’ordinaire. Bref, à mon sens, la somme risquerait d’être immédiatement thésaurisée, ou bien consommée pour acheter des ipods ou des téléviseurs coréens... Mais, ça c’est encore un autre débat.
Aubry voulait « un coup de fouet ». Elle le mérite, oui…
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