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Mad men : 1.08 Langage codé

Publié le 20 mars 2009 par Tao

Tout tourne cette fois autour de l’agence Sterling Cooper et on s’intéresse un peu à tout le monde. Ma préférence va à Peggy qui casse de plus en plus son image de jeune fille innocente. Elle couche avec Pete, boit en compagnie des hommes et trémousse ses fesses sur le tube de Chucky Checker “ The twist ”. Je l’avais déjà remarqué dans le précédent épisode mais c’est dingue les seins qu’elle a. Son chemisier super strict est près à éclater comme il est là. Evidemment le succès de Peggy est fait de félicitations et de jalousies, en particulier Joan toujours aussi médisante. Pour elle, on n’obtient pas de l’avancement avec des idées, mais seulement grâce à son physique. En plus, il n’y a pas que par le patron qu’elle se laisse séduire, une vraie salope cette Joan. Peggy est encore assez fleur bleue, même si sa relation avec Pete passe à la vitesse supérieure. Ça n’empêche pas le play boy de souffler le chaud et le froid. J’ai du mal à le comprendre, il a clairement coincé dans un mauvais mariage mais on a du mal de savoir s’il ressent quelque chose pour Peggy ou pas. Ce petit coule devient néanmoins fort intéressant et je commence à les aimer tous les deux.

Draper continue de fréquenter Midge et sa bande. Si ce n’est pas très intéressant du point de vue stricte de l’histoire, ça l’est davantage au niveau sociologique. L’histoire sert surtout à nous montrer le contraste de style de vie entre d’un côté les beatniks rejetant le style de vie traditionnel (et annonciateur du mouvement hippie) et de l’autre les “ squares ” représentés par Draper lui même. A savoir des gens carrés tels de bons petits soldats du système capitaliste. La vive discussion entre Don et Roy prend ainsi tout son sens. Ainsi toute la partie sur Don est finalement un hommage à Jack Kerouac (On the road) l’inventeur de la beat génération. Cela est renforcé à la fois par le flash back sur le vagabond que l’on pourrait qualifier de hobo mais aussi par la troisième intrigue sur Salvatore, Kerouac lui même étant homosexuel. Tout cela démontre à nouveau toute la richesse de cette série allant au delà de la simple histoire. Tout est recherché, rien n’est fait au hasard. Et de la même façon que l’on analyse un livre, on pourrait faire de même avec Mad men tellement la série brasse de nombreuses influences. La série a plusieurs niveaux de lecture et si elle est une “ simple série télé ”, elle tend néanmoins à séduire un public plus exigeant et même de personnages plus érudites snobant la télévision.

J’en viens donc à ce flash back sur l’enfance de Don qui est, lui, vraiment très intéressant. C’est un moment clé de son enfance où il découvre que son père est un homme malhonnête. Cette rencontre avec ce vagabond est très belle, pleine d’humanité et de poésie nous montrant qu’il ne faut pas forcément avoir beaucoup d’argent pour être heureux. Ça montre aussi toute la différence entre l’époque décrite dans la série et la notre. De nos jours, un clodo viendrait frapper à notre porte, on ne l’inviterait certainement pas à notre table. Là il y a encore un certain sens de l’accueil et de la charité. Et on juge les gens sur ce qu’ils sont et pas seulement sur leurs apparences. C’est aussi un plaisir de revoir Paul Schultze alias Ryan Chapelle dans plusieurs saisons de 24. Celui ci apprend aussi au petit Don le code des vagabonds, un code que j’avais déjà vu… dans les Simpsons (et oui !). On peut dès lors se demander si un peu plus âgé le jeune Dick n’a pas pris la route à son tour. On sait qu’il avait disparu mais on ignore pourquoi ou ce qu’il a fait avant de devenir Don Draper. Dick, pas encore Draper, pourrait donc traîner un passé de vagabond rendant le personnage à la fois plus mystérieux et encore plus fascinant.

Au bureau Don est dans son univers et réussit plusieurs jolis coups. D’un côté, il reçoit un généreux bonus du patron qu’il offrira plus tard à Midge vu qu’il ne sait pas quoi en faire, et de l’autre il est réellement impressionnant lors de la réunion des rouges à lèvres. Ces collègues et son client n’en reviennent pas et moi non plus. Il sait quand bousculer le client, quand lui passer de la pommade. Un vrai maître de la manipulation et un fin psychologue. Comme quoi la pub ce n’est pas seulement des jeux de mots pour vendre du dentifrice.

L’intrigue la plus surprenante reste celle de ce grand gaillard de Salvatore. Les filles du standard ont une image de play boy italien raffiné et visiblement il ne plait pas seulement aux filles car il se fait ouvertement draguer par l’un de ses clients. Au début, je me demandais si je me faisais des idée mais petit à petit, le thème est devenu limpide. On aborde l’homosexualité tout en finesse avec une qualité d’écrire qui n’est aujourd’hui plus à remettre en doute pour la série. Par contre on ne sait pas vraiment si Salvatore est troublé ou s’il refuse les avances par dégoût. Une chose est sûre, il reste courtois. Ne pas froisser le client quoi qu’il se passe étant la règle d’or.

Conclusion : En ne racontant pas grand chose, la série arrive néanmoins à montrer sa supériorité sur la quasiment totalité des autres séries à l’heure actuelle. Mad men n’a décidément aucune faille. Si je ne l’aimais pas autant ça en deviendrait presque rageant tellement cette série est parfaite. Elle est à l’image de son héros Don Draper, à la fois arrogante et terriblement attirante. Chaque intrigue a quelque chose à dire ou à nous apprendre, rien n’est fait au hasard.


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