Il est prouvé scientifiquement qu’en temps de crise, le pauvre s’adapte mieux à ce milieu hostile que le riche. Logique, puisque que pour le pauvre l’environnement de crise est très proche de son milieu naturel. Ainsi, en temps de crise, le pauvre est beaucoup moins sujet au stress, à l’angoisse, au suicide, comme le montrent toutes les statistiques. En tant de crise, le pauvre est moins confronté à la crainte de tout perdre que le riche, moins nerveux, moins sensible aux fluctuations et soubresauts des cours de bourses, moins en sensation de manque et de privation, puisque la privation fait partie de son habitat naturel. Il est à noter également que les périodes de crise semblent n’avoir aucun effet négatif sur le comportement sexuel du pauvre, ni sur son taux de fécondité. Il faut dire que les contrées où l’on rencontre les spécimens les plus pauvres sont déjà d’ordinaire celles où l’espèce en question connaît ses plus forts coefficients de reproduction.
En temps de crise, c’est donc l’espèce pauvre qui s’adapte le mieux et le plus rapidement à son environnement, sait le mieux se protéger de ses nombreux prédateurs. C’est elle qui survit.
A l’inverse, les spécimens de l’espèce riche soumis à de fortes tensions, sujet au stress, à l’angoisse, confrontés à des situations inconnues pour eux, aux revers de fortunes, aux dépressions, aux suicides, sont menacés d’extinction… C’est donc bien cette espèce là qui est en danger et qu’il faut protéger, par exemple par l’adoption ou le renforcement de dispositifs du type bouclier.
Nous verrons dans un prochain billet qu’en temps de croissance - nulle, faible, modérée ou forte - voire d’opulence, le risque de mortalité du riche reste très supérieur à celui du pauvre, en raison notamment des menaces d’indigestions, de crises de foie, d’accidents de ski, d’excès en tous genres. Et que dans ce cas aussi les efforts de tous et de chacun doivent donc tendre à le préserver, sous peine de le voir définitivement disparaître de nos contrées.
Olivier Zilbertin.