Le Vestiaire vous propose aujourd’hui une nouvelle Carte Blanche de lecteur. C’est notre ancienne championne de l’Est qui nous a écrit pour nous offrir son regard décapant. Voici la lettre de Petra consacrée à la rentrée de l’athlétisme français.
Les coulisses du wWestern athlétique français sont impénétrables. Cette fiction d’un nouveau genre, coincée entre la conquête des territoires du Western américain et le burlesque douteux du Western spaghetti, opposait avec une régularité de champion du monde de demi-fond les groupes d’entraînement, les athlètes entre eux et les dirigeants.
Du coup, on en oubliait presque que les athlètes ne s’étaient pas évaporés de la surface de la planète sport française, comme dans “Seuls Two”, une des immondes réalisations des Dalton. La seule actualité que l’on daignait encore commenter, c’était l’arrivée des céréales Weetabix dans le menu des bleus. Le nouveau sponsor allait-il redonner les nutriments essentiels à la remontée en flèche du baromètre athlétique ? Il faut croire que oui, même si on attend toujours l’arrivée du Messie Aréva, le “lourd” censé compenser la fuite de Gaz (de France), la fermeture de la Caisse (d’Epargne) pour financer les quelques projets rénovés de l’équipe fédérale ; qui se souvient notamment qu’on doit développer le pôle Antilles, un jour peut-être.
Le Convoi des Braves et l’Attaque du Grand Rapide
Le reste, c’est sur la piste. Deux titre européens, dont le retour du Ladji national, impérial jusqu’au cassé millimétré sur 60 mètres haies, et celui de Renaud Lavillenie, le perchiste de poche le plus habile de sa génération, charmeur de barre qui réussit à l’ancienne à séduire une barre bondissante pour qu’elle retombe sur les taquets même. Renaud qui ? Heureusement que certains “font le job à plein temps”, sans se soucier de savoir s’ils font ou non partie d’un programme de détection estampillé FFA.
Et puis, il y a le “gros”, le Niaré dont on avait fini par oublier qu’il était champion de France tous les ans depuis 10 ans, et dont d’ailleurs, pas grand monde se souciait. A force d’acharnement, celui qui se refusait à aller voir du côté du rugby comme avant lui Olivier Merle, Rocky Vaitanacky ou côté anglais, Sheridan, le “Monsieur Univers” du rugby, a fini par prouver que même sans partenaires, sans stages au soleil et sans reconnaissance, il était capable de progresser, envers et contre tout. Il ne lui manquerait donc que de la testostérone ?
Que dire des belles cavalcades de Bouabdallah Tahri sur 3.000 mètres et de Yoann Kowal sur 1.500 mètres ? Du beau travail de tactique de la mort pour l’un et de suçage de roue pour l’autre. On en redemande cet été, aux championnats visibles, ceux qui comptent, les Mondiaux de Berlin. Il faut se faire le dentier sur l’hiver et les garçons l’ont très bien fait. Il reste maintenant à digérer.
In finaud veritas
Même les nanas ont conjuré le sort, qui leur promettait une belle Fanny, en sortant leur atout, La Nana Djimou, Antoinette de son prénom. La valeureuse remporte au pentahlon son premier bronze international, qu’elle posera peut-être sur la belle cheminée de Sébastien Levicq, son coach. Mais qui s’en soucie vraiment ?
Pendant ce temps-là, ce sont toujours les plus incompétents qui partent les derniers. Franck Chevallier, DTN démissionnaire annoncé depuis Pékin, se réjouit de son “dernier bilan en tant que directeur technique national”. Les coaches auraient bien travaillé depuis l’été et l’équipe de France serait en progrès. La preuve.
Un nouveau programme est-il sorti entre les élections présidentielles et l’arrivée du futur prochain DTN ? L’INSEP n’est-il plus sur le point de fermer ses structures aux sportifs de haut niveau (qui rapportent moins que les privés) ? Les championnats de France nouvelle formule (vendredi, samedi au lieu de vendredi, samedi, dimanche) n’ont-ils pas été un flop populaire majeur ?