Une liste noire qui doit rester secrète
Le problème qui se pose avec les sites pédophiles, c'est que si l'on publie la liste noire, il devient aisé de contourner les filtrages et d'y accéder. Il est donc prévu que la liste noire reste secrète.
Les dangers du secret
Seulement voilà, si cette liste noire est secrète qui garantira que seuls les sites pédophiles y figureront. C'est notamment une des polémiques soulevées en Australie où ce système est déjà appliqué. La liste noire est tenue par l'ACMA (Australian Communications and Media Authority). Il y a quelques jours, une fuite a permis au site Wikileaks de communiquer cette liste noire.
Le site s'est vu coupé pendant quelques heures en Australie, et certaines de ses pages ont été indexées à la liste noire. Pire encore, des sites légaux auraient été listés. Actuellement, il semblerait que Wikileaks ne soit toujours pas accessible depuis l'Australie. La réponse du site à cette action a été : « La première règle en matière de censure c'est que l'on ne peut pas parler de censure ».
En France, nous avons déjà eu un exemple de dérive sur un fichier qui ne devait être utilisé que pour les délinquants sexuels. Le FNAEG (fichier national automatisé des empreintes génétiques) n'est plus seulement réservé aux délinquants sexuels, il a été étendu à bien d'autres domaines en silence. Selon le Syndicat de la Magistrature, il s'applique maintenant aux « trois quarts des affaires traitées dans les tribunaux [...] à l'exception notable de la délinquance financière, ou encore de l'alcoolisme au volant ».