Aujourd'hui, quand on déguste une bonne bière pression au bar, on se soucie peu de savoir dans quel fût elle a été stockée. Et pourtant, le sujet mériterait une petite réflexion.
Actuellement, la meilleure façon de stocker la bière pression est le fût en inox. Souvent de 30 ou 50 litres. La quantité d'inox nécessaire pour réaliser ces lourds fûts reste élevée, et son gros problème reste le prix de la consigne. Un fût inox coute réellement 70 euros au brasseur. Le montant de la consigne que celui-ci demande aux acheteurs s'élève en général entre 20 et 40 euros. Il y a donc déjà une perte significative d'argent pour le brasseur quand un fût consigné n'est pas rapporté.
Deuxième soucis, d'ordre environnemental celui-là, est la quantité d'énergie et d'eau que réclame le processus en lui-même. Le fût doit être produit évidemment. S'en suit après des allers retours du fût du client vers la brasserie, où avant d'être rempli de nouvelle bière il sera à chaque fois nettoyé abondamment, éventuellement réparé, puis stérilisé. Tout cela ne se fait pas sans l'utilisation massive d'énergie, d'eau et de produits chimiques.
Paradoxalement, la solution passe sans doute par le fût jetable. Une Société australienne, produisant sous licence en Grande-Bretagne propose ce genre de fût, en plastique entièrement recyclable.
Plus de consigne perdue, plus de gaspillage de ressources.
La première brasserie en Belgique à réellement utiliser ces nouveaux fûts est la Brasserie de Brunehaut, dont le nouveau propriétaire, Marc-Antoine De Mees, ose prendre le risque de se lancer dans cette voie, et il espère être vite rejoint dans sa démarche par d'autres brasseurs. Il reconnaît lui-même un coût supplémentaire pour le client d'une vingtaine d'euros. La consigne du fût étant évidemment perdue alors. Mais selon lui, la popularisation du concept pourrait faire baisser fortement ce prix.
Le secteur de la bière, très gourmand en énergie et en eau, aurait beaucoup à gagner en suivant l'exemple de la Brasserie de Brunehaut, à notre époque où toute initiative écologiste est la bienvenue, et même nécessaire.