Droits de succession - suite

Publié le 19 mars 2009 par Nicolas J
Dans mon précédent billet, je sautais sur celui de Dedalus à propos des droits de succession en omettant un détail : je suis totalement d’accord avec lui, notamment sur la nécessité de la progressivité de cet impôt. Je suis également d’accord avec le commentaire d’Eric et je lui répondais qu’il y avait beaucoup à dire sur le sujet. Ca mérite donc un nouveau billet, mais je vais illustrer celui-ci avec les fesses d’une gonzesse à poil pour faire diversion.
Je disais ainsi que les droits de succession sont parfaitement légitimes et justes. Il faut donc les rétablir et supprimer tous les machins qui permettent d’y échapper au même titre que toutes les niches fiscales. Tous ? Non ! Chacun faisant ce qu’il veut de son pognon de son vivant, la donation doit être maintenue, avec les exonérations fiscales qui vont avec (mais avec un plafond sur une longue période) : avec l’allongement de la durée de vie, ce n’est pas quand les parents décèdent que les gens ont besoin de pognon.
Adieu donc assurances vie et autres merdiers divers qui n’ont pour but que d’échapper à l’impôt !
Tiens ! Ca n’a rien à voir avec les droits de succession mais faisons aussi disparaître les testaments (je crois d’ailleurs qu’ils ne servent plus à grand-chose) sauf peut-être dans des cas précis qui m’échappent à l’heure actuelle (je ne sais pas, par exemple, dans quel cadre est défini un machin comme la « donation au dernier vivant » avec les règles d’usufruit). On aura du mal à m’expliquer en quoi une personne peut prendre une décision qui ne s’appliquera que quand elle n’aura plus de statut réelle dans la mesure où elle n’existera plus.
La succession a un défaut majeur : elle favorise la concentration des capitaux dans le giron de financiers, ce qui explique beaucoup la crise actuelle et génère une France à deux vitesses (aussi décrite par Dagrouik dans son billet de ce matin). On pourrait faire un billet très long sur cette concentration mais ça n’est pas le sujet du jour ! Cette concentration est un frein à la créativité, à l’initiative, … : un « petit génie » aura beaucoup de mal à faire fortune à la sueur de son front.
Rétablir les droits de succession permettrait de corriger un peu ce monde idiot. Il ne s’agit pas de confisquer la totalité de l’héritage, juste de l’imposer pour remplacer certaines impositions qui freinent le développement ou introduisent une injuste bête, comme la taxation des consommateurs. Mais nos politiques aiment bien la TVA : personne ne la voit. Tiens ! Pas perdus a commenté mon dernier billet sur la TVA sur la restauration mais fait une erreur : c’est le consommateur qui paye la TVA… A court terme, la baisse TVA sur la restauration rapportera du pognon aux patrons de bistros mais, par la suite, elle sera « diluée » dans l’évolution de l’économie, avec une amélioration de l’assiette de l’imposition. Mais je m’égare, d’Orsay.
Un autre illustre commentateur me disait d’ailleurs qu’il était contre l’impôt sur les successions. C’est facile !
En fait, je pourrais dire que je suis contre tous les impôts… D’ailleurs, pour caricaturer, si l’état récoltait tous les portefeuilles boursiers de tous les types qui cassent leur pipe, il serait maintenant un prospère actionnaire et nous n’aurions plus à payer des impôts pour subventionner notre sécurité (physique et sociale), nos infrastructures et l’éducation de nos mômes, sans compter la 3G qui serait gratuite pour que je puisse faire le con partout avec mon iPhone.
Pendant ce temps là, la France se coupe en deux, les riches d’un côté, les pauvres de l’autre… La dernière fois où la situation s’est retrouvée bloquée entre les classes, ça s’est terminé par l’étêtage de Louis XVI.
Si la succession a un défaut majeur, son imposition n’en est pas dépourvue ! Elle fera l’objet de billets ultérieurs.