©Greenpeace / Nicolas Chauveau
Paris, le 19 mars 2009 – Ce matin, Greenpeace a tenu devant l’ambassade du Japon une conférence de presse pour dénoncer la censure du gouvernement à propos du trafic de viande de baleine mis à jour par Greenpeace en 2008. Dix activistes présentaient aussi une exposition retraçant l’affaire judiciaire de ses deux militants japonais qui encourent 10 ans de prison pour avoir révélé l’affaire. Au Japon, Greenpeace appelle aujourd’hui solennellement l’Agence japonaise des pêches à dévoiler la réalité du commerce de viande de baleines.
« Les Japonais sont plus que jamais en droit de savoir lorsque leur gouvernement se rend complice d’une faute grave. En révélant le détournement de la viande de baleine par la flottille japonaise, les deux militants ont agi dans le respect des principes fondamentaux des droits de l’homme et dans l’intérêt des citoyens japonais ! » affirme François Chartier, chargé de campagne Océans pour Greenpeace France.
Au Japon, Greenpeace appelle aujourd’hui solennellement l’Agence japonaise des pêches (FAJ) à communiquer les vrais registres de ventes de viande de baleine. Ces documents sont censés détailler ces ventes ainsi que les termes du contrat entre la FAJ et l’ICR (Institut de recherche des cétacés). Des documents ont été remis le 19 janvier dernier, mais ils étaient falsifiés et n’avaient aucune valeur légale.
« Ces documents, volontairement falsifiés, rendent compte du niveau de secret qui entoure le programme gouvernemental de recherche baleinière pseudo scientifique » affirme Jun Hoshikawa, directeur exécutif de Greenpeace Japon, « ils symbolisent le manque de volonté criant de la part de la FAJ à respecter ses engagements en termes de transparence et de responsabilité ! »
Co-signé par Shokichi Kina, parlementaire du parti démocrate, l’appel officiel de Greenpeace arrive alors que se joue une étape cruciale dans le procès de Junichi Sato et Toru Suzuki, connus sous le nom des « Tokyo 2 ». Les deux activistes de Greenpeace, inculpés de « vol » et d’ « atteinte aux biens d’autrui » encourent jusqu’à dix ans de prison.
Malgré l’actuelle crise économique – la plus grave du siècle au Japon – la FAJ continue de subventionner l’ICR et son soi-disant programme de recherche scientifique dans l’océan Austral à hauteur de 500 millions de yen (5 millions d’euros) par an. Les contribuables japonais financent ainsi à leur insu une activité non-rentable et dont les dirigeants se refusent à communiquer la façon dont cet argent est dépensé. La validité scientifique n’a jamais été reconnue au niveau international. Seuls les industriels de la chasse baleinière ainsi qu’une poignée de bureaucrates soutiennent encore ce programme.
Greenpeace demande aux autorités japonaises :
- La garantie du respect de la liberté d’expression de ses deux militants ;
- La protection des baleines dans l’océan Austral et par conséquent l’arrêt complet et définitif du programme de recherche scientifique et l’arrêt complet et définitif de la chasse baleinière industrielle.
Une note plus complète sur la révélation de ce scandale et les charges pesant sur les militants est téléchargeable ici