Linky dévoilé à Tours

Présentation hier, à Tours, de Linky, le compteur communiquant.
Présentation hier, à Tours, de Linky, le futur compteur communiquant - visible ici, et à ne pas confondre avec cet autre Linky .
Ce compteur en "plastique vert anis" mesure 19 cm de hauteur, 10 cm de largeur, sur une profondeur de 6 cm. Il sera fabriqué en France, indique ERDF. Deux expérimentations sont prévues, l'une à Lyon (territoire urbain), l'autre en Indre-et-Loire, sur le territoire du Syndicat intercommunal d'énergie d'Indre-et-Loire (Sieil), où 100.000 compteurs seront installés entre mars et septembre 2010.
Lors d'une conférence de presse, mercredi 18 mars à Tours, Jean Vigneron, directeur du projet chez ERDF, a estimé que ce compteur était "une révolution technologique pour les clients et les acteurs de la chaîne électrique. Equipé d'un micro-ordinateur, il permet de mieux maîtriser sa consommation, réduit le temps d'intervention et améliore la facturation", rapporte l'AFP.
L'usager, grâce à une clef USB, qu'il glissera dans le compteur, pourra "charger des informations sur sa consommation, sur les incidents éventuels survenues sur la ligne, sur sa puissance et sur les tarifs du distributeur et du fournisseur, pour les afficher ensuite sur son ordinateur". Jean Vigneron a mis en avant un gain de temps pour des services comme le changement de puissance, aujourd'hui effectué entre deux et cinq jours: "Avec ce compteur, en deux heures, le changement est effectué. Les techniciens interviennent directement, sans se déplacer".
Le remplacement des anciens compteurs par les modèles "Link", débutera en mars 2010, à raison de 1.000 par jour, mobilisant 120 techniciens pour cette opération.
L'avis du SIEIL
En juillet dernier, Jean-Luc Dupont, président du Sieil, s'interrogeait sur cette mobilisation: "en termes de ressources humaines, il faudra mobiliser entre 100 et 120 monteurs durant ces six mois. Où va-t-on les trouver? On sait pertinemment que les entreprises qui travaillent sur notre réseau n’ont pas les ressources pour cela. Sauf à recourir aux agents actuels… Lesquels ne feront alors plus d’enfouissement ou de renforcement pendant six mois".
S'exprimant, hier lors de la présentation de Linky, Jean-Luc Dupont a mis en avant deux objectifs: accroître la performance du distributeur, mais aussi viser "l'amélioration de la qualité due à l'usager qui doit être, à terme, la finalité". Il a souligné aussi l'intérêt de tels compteurs au regard des missions de l'autorité concédante, notamment les interventions sur les réseaux: "Aujourd'hui, il y a un certain nombre de travaux qui sont engagés chaque année, pour l'amélioration et le renforcement (...). On est aujourd'hui sur une approche curative (...). L'idée, c'est d'installer demain chez chaque usager un dispositif d'enregistrement des consommations mais aussi des anomalies de fonctionnement du réseau, ce qui nous permettra d'avoir des données tangibles" sur les interventions nécessaires.
Le président du SIEIL souligne, comme l'a rappelé la FNCCR, que le compteur est un "bien de retour" de l'autorité organisatrice de la distribution. Faudra-t-il le mentionner sur Linky?
Et les fournisseurs alternatifs?
Du côté des fournisseurs alternatifs, Linky ne fait pas l'unanimité. Selon nos informations, au moins deux d'entre eux auraient écrit à la Commission de régulation de l'énergie pour s'étonner de la présence centrale du logo ERDF, qui leur serait préjudiciable en raison de sa proximité graphique avec le logo d'EDF. La lecture du Télégramme de Brest, ce 19 mars, était de ce point de vue significative: "EDF. Voici le compteur électrique de demain (...). Ce compteur permet de transmettre et de recevoir des données à distance. Il deviendra alors inutile pour le client d'attendre l'agent d'EDF chargé de relever le compteur..."
Interrogé, Fabien Choné, directeur général délégué de Direct-énergie, confirme ce courrier: "ce qui nous pose problème, c'est la présence d'un logo qui est quasiment celui d'EDF car, vous l'avez remarqué, sur ce compteur, le logo est incolore. On a déjà abondamment critiqué la confusion entretenue des marques; là, il y une aggravation qui est à la fois liée à l'absence de couleur et à la proximité physique des clients. C'est une aggravation très sensible qu'on n'accepte pas". Il souligne aussi la question du nom: "on ne voit pas quel est l'objectif légitime de donner un nom à ce compteur, d'autant plus que Linky, ça sous-entend l'idée de lien*".
Pour Fabien Choné, l'enjeu est aussi, à terme, celui du renouvellement des concessions: "dans quelques années, s'il y a mise en concurrence, que fera-t-on du logo de ces compteurs puisqu'ils ont vocation à perdurer au-delà de la concession"?
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* Il ne pousse cependant pas la réflexion jusqu'au divan lacanien.