Dans la tête des "enfants"...(1)
La ronde des visites....
Je ne sais pas pourquoi, mais je fus attendrie par la visite de deux gamins qui avaient grandi loin de mes yeux. Est-ce parce que, dans ma tête, resurgit la nostalgie d'une époque où deux camarades s’appelaient entre eux « mon frère »? Ils s'étaient imposé un long trajet pour une visite de quelques minutes. Je sentais qu'il ne s'agissait pas, pour eux, d’une simple visite de courtoisie, mais comme d'un pèlerinage à là mémoire de leur défunt père, un homme qui avait fait honneur au fait que la première école moderne de son pays avait été implantée dans sa ville natale et dont la patrie n'avait pas su apprécier les compétences et le dévouement.
Pourquoi Guèlo Ali refusait-il d’être photographié ?
Comme ses parents, la sœur de Guèlo Ali ne fut pas longtemps intriguée par le refus de son frère de figurer sur les photos qui pourraient peut-être un jour être exposées sur un site dont le nom lui rappelait celui du village de ses parents, où il avait séjourné dans son enfance. Un mauvais souvenir de ses sept ans. Ses parents avaient tant vanté les charmes de leur village que Guèlo Ali pouvait difficilement imaginer celui-ci autrement que comme un endroit merveilleux, un village Euro Disney pourvu de tous les petits plaisirs d'un petit citadin d'Europe: tobogan, grande roue, Macdo, etc
Hélas pour Guèlo, il n'y avait ni montagnes russes, ni barbe à papa dans le village de ses parents. Les "murtoode" qui tombaient du vieil arbre au milieu de la maison, n'avaient pas la saveur délicate des poires, et au jus de "jabbe" naturel, il préférait de loin son Coca Cola. De même, il était indifférent au fait que le vieux "murtooki" sans âge portait le prénom de l’arrière grand-père de son père, et qui était son propre prénom. Quel idée, d'abord, de donner à un arbre un nom d'humain?
L'un des rares rayons de soleil dans ce long séjour décevant, fut pour lui, le visage toujours souriant de cette vieille inconnue qu'on lui présenta comme étant sa grand-mère et sa première épouse, et qui lui offrait, tous les matins, de juteuses petites mangues parfumés, mûrie au soleil. Guèlo n'en était pas moins intrigué : comment une vielle femme qui était la mère de son père, pouvait-elle être l'épouse d'un enfant de sept ans ?
Les parents de Guelo en vantant leurs racines, ce qui était tout à leur honneur, avaient oublié que les racines de leur enfant n'étaient pas les mêmes que les leurs. Guèlo Ali, à 7 ans, ne pouvait comprendre que ses parents magnifiaient leurs racines. A chacun ses racines, et les racines de Guelo Ali, étaient les « merveilles » de Disney.
Confronté à une réalité différente de ses attentes, Guelo Ali eut le sentiment d'avoir été trompé. Il fut si déçu qu’il en tomba malade.
***(Partie rédigée avec l'aide d'une plume plus experte)
PS : La suite demain dans SAFI GRIOTTE.