Dimanche 7 heures du matin. Mon instinct maternel avertit mon cerveau embrumé qu’il y a déjà du mouvement dans le salon... Je m’extirpe laborieusement du lit, rampe jusqu’au salon, parviens à ouvrir un oeil pour aussitôt écarquiller les deux face à p’tit dernier habillé de pied en cap (avec un pantalon de son frère, un tee-shirt printanier et un sous-pull d’hiver, mais bon...). « Z’ai tout préparé sauf l’aspirateur pour pas vous réveiller ».
Mais bon, sa tchatche habituelle a raison de mes efforts... Monsieur Zigouzis et moi rendons les armes : OUI c’est un grand jour. OUI on se lève pour préparer la fête. OUI on file au supermarché acheter les ballons oubliés. OUIIIIIIII on va faire un gâteau au yaourt ! « Et un au chocolat aussi ! » intervient n° 2 en pleine forme du seuil de notre chambre (encore en pyjama, mais plus pour longtemps). Depuis l’étage, la voix féminine exaspérée de n°1 conteste (déjà !) « on pourrait pas changer de recette, nan ? ». Bon, on n’a plus le choix. On se jette sous la douche et M. Zigouzis embarque les garçons jusque chez la concurrence ouverte le dimanche matin pour me débarasser le plancher acheter les ballons pendant que j’enchaîne fondant au chocolat, gâteau au yaourt et, une invention de dernière minute : le gâteau au chocolat blanc.
Je dois vraiment avoir une tête à faire peur car - miracle - n° 1 se propose pour un coup de main dans le rangement que P’tit dernier n’a pas eu le cran d’attaquer dans la nuit. Elle participe même – effort incroyable – à l’emballage des pochettes surprises et au gonflage des ballons. DING DONG ! M---e ! La première petite invité arrive avec 30’ d’avance : « excusez-moi de vous la déposer un peu plus tôt, mais j’ai le ménage à terminer ». Ben tiens !
Le temps s’accélère subitement jusqu’à une succession de DING DONG qui précèdent l’arrivée de Yan, Romane, Nel, Matteo, Gildas, etc, etc... « Dis donc Zakary, ces trois copains là étaient sur ta liste ? » Plein d’assurance, n°2 répond qu’il a remplacé ceux qui ne pouvaient pas venir par d’autres mais que je me rassure : « il ne devrait pas y en avoir plus de douze ». Et les « pas plus de douze » (me semblait qu’on avait dit dix, mais on va pas chipoter) se lancent dans un concours de danse particulièrement « animé » (plus possible de râler quand la voisine organisera une soirée techno) avant de vider en 3 secondes chrono le plateau de bonbons de P’tit dernier ET quatre litres de soda bien sucrés (je glisse subrepticement quelques sacs plastiques dans ma poche ôcazou...). Je me félicite in petto qu’à 6 et 8 ans, mes fils soient aussi proches au point que le noyau dur de leurs copains leur soit commun (ça limite la casse et le stress).
19 h. Après avoir soufflé leurs 14 bougies à eux deux, mangé TOUS les gâteaux et achevé tout ce qui était
buvable dans le frigo, le concert de DING DONG reprend dans le sens inverse. Enfin seulS ! Avachie Assise sur le canapé, tout en balayant du regard le salon jonché de papiers cadeaux, de restes de gâteau écrabouillés et de ballons
éclatés, je me remémore les p’tites choses tendres qu’étaient mes loulous à la naissance. Il y a 8 ans pour l’un, 6 ans pour l’autre et HIER POUR MOI ! Un ronflement à proximité me tire de
ces instants d’émotion rétrospectifs. P’tit dernier s’est écroulé dans les bras de Morphée de son père ! Allez, un dernier effort : nous parvenons à faire enquiller la
douche, la soupe et le dodo aux deux rescapés en trois quart d'heure chrono.
Bonne nuit les petits !
Un chanteur dont la voix grave a mis durant trente ans son vibrato suave au service de textes à tiroirs, de rimes poétiques, souvent au second degré (trop souvent qualifiées d’improbables), toujours pleins d’émotion.
Qui en tout cas ont jalonnés les étapes importantes de notre vie. Bijou, bijou, Gaby, Vertige de l’amour, C’est comment qu’on freine, L’arrivée du tour, Osez Joséphine, Madame rêve, Ma petite entreprise, Fantaisie militaire, Résidents de la République, les somptueuses reprises des Mots bleus de Christophe et de Suzanne de Léonard Cohen...
Adieu l’artiste !