Le roman de Youssef Ziedan, Beelzebub, vient de remporter l'équivalent de notre concours, la grosse dotation de 60.000 $ en plus, lors de la remise du prix international de la fiction arabe, durant la foire du livre d'Abu Dhabi. Face à lui, Ibrahim Nasrallah, auteur dont le livre avait été interdit en Jordanie.
Mais pour en être vainqueur, Youssef n'en est pas moins sujet d'une controverse forte, puisque son ouvrage, qui prétend être l'autobiographie d'un moine égyptien racontant l'arrivée des premiers chrétiens à Alexandrie, a tout bonnement été décrit comme la version arabe du Da Vinci Code.
Selon l'un des pères de l'église copte, cet ouvrage « islamiserait les croyances chrétiennes, en prenant le parti des hérétiques ». Rien de moins. Mais Youssef ne s'attarde pas à ces critiques : d'ailleurs, un universitaire, professeur de philosophie, s'étonne de cette polémique « sans fondement ». Et voilà que grâce une fois de plus au buzz, le livre est devenu un best-seller en Égypte...
Pour l'auteur, ceux qui comparent le livre de Dan Brown au sien n'ont, soit lu aucun des deux ouvrages, soit « sont des ignorants de la différence essentielle existant entre un roman d'aventures, basé sur une intrigue historique, comme peut l'être le Da Vinci Code et un roman philosophique, écrit avec du sang, de la sueur et des larmes ». On appréciera la référence....
Beelzebub est accessoirement le nom donné au dieu Baal, divinité sémitique de l'orage. On comprendra mieux qu'une tornade s'abatte sur la ville d'Alexandrie, au cours de son ouvrage. Tout aussi accessoirement, c'est le nom qui a donné Belzebuth, plus connu dans la mythologie chrétienne. Enfin, Ball n'est pas vraiment l'un des personnages les plus populaires de la Bible, on lui aurait même brûlé des enfants en sacrifice, peut-on lire dans Jérémie 19:5.
Et on s'étonne que ça chauffe autour de ce livre avec un dieu qui fait la pluie et le beau temps ?