Rétablir les droits de succession

Publié le 19 mars 2009 par Nicolas J
Mon collègue Dedalus revient sur les droits de succession. Il a raison ! Dans l’actualité on parle beaucoup du bouclier fiscal que M. Méhaignerie envisage de contourner joyeusement pour récupérer des sous mais un des volets les plus importants du « paquet fiscal » de Nicolas Sarkozy concerne ces droits de succession.
Ca serait sympathique de la part de la gauche de s’emparer de ce thème pour montrer qu’elle est de retour mais le sujet n’est pas facile à aborder car, touchant la mort, la famille, les proches, il est délicat de raisonner froidement.
Pourtant, froidement, un type qui reçoit 100 000 euros en héritage perçoit un revenu supplémentaire de 100 000 euros : il n’y a aucune raison valable pour que ce montant ne soit pas imposé.
Ca serait injuste ? Ah ! Pourquoi ? Est-il plus juste que quand vous achetez un vélo 300 euros pour Noël pour vos mômes, 60 partent dans les caisses de l’état ? Est-il plus juste que quand vous bossez, une partie de votre sueur les rejoignent ? A la limite, est-il plus juste que quand un type investisse du pognon dans une entreprise, une partie des fruits de son placement entre dans le budget de l’état ?
Froidement… L’impôt sur les successions est probablement le moins injuste : le type qui bénéficie d’une succession n’a rien fait pour ça, il n’a aucun mérite.
Pourtant, un orateur de droite aura la part belle de faire pleurer dans les chaumières sur l’injustice des droits de successions ! Il oubliera juste de préciser qu’ils ne sont que l’imposition d’un revenu non mérité et, qu’au fond, il ne concerne que ceux qui ont du pognon. Il évoquera les paysans de l’Ile de Ré qui vivent avec 800 euros par mois mais ne peuvent pas payer pour la succession de 500 000 euros qu’ils ont reçue.
Froidement… Avoir des biens pour 500 000 et vivre avec 800 euros par mois. Ne serait-il pas un peu con de ne pas vendre, louer, … ?
Au boulot, la gauche ! Avec le paquet fiscal, la droite n’a pas foutu en l’air que l’impôt sur le revenu et l’ISF avec le bouclier et le droit du travail avec la défiscalisation des heures supplémentaires.
Tiens ! L’autre jour, je comparais le montant de la dette de l’état (de l’ordre de 1500 milliards d’euros) au patrimoine net des ménages (de l’ordre de 9500 milliards d’auro). Les successions sur ce patrimoine net reviennent à des « fils de millionnaires » qui n’ont comme seul mérite que d’être né dans une famille riche. L’imposition des successions n’est-il pas le meilleur moyen pour favoriser une juste redistribution ?
Le fils de millionnaire pourra se mettre au travail pour gagner des pépètes comme papa, à la sueur de son front, par son mérite, par son travail, en parfaite égalité avec tous ses concitoyens et dans le strict respect de valeurs bien à droite, comme le travail.
Vaut-il mieux taxer la consommation, le travail, les revenus du capital ou le pognon qui tombe du ciel quand un proche y va, froidement ?