(paru la semaine dernière dans la Meuse)
Entendu récemment à la TV : 45 dollars la tasse de café à Miami.
Mais pas n'importe quel café, ma bonne Dame. Un café « prédigéré ». Oui, vous lisez bien, un café qui pousse je ne sais plus où, mais qui est, ça je le sais, prédigéré par une civette de la région. On récupère ensuite les graines prédigérées dans... les excréments de ladite civette, et l'affaire est dans le sac.
Internet m'apporte quelques infos complémentaires : il s'agit du Kopi Luwak, cultivé en Indonésie, et bel et bien prédigéré par les enzymes de l'estomac d'une civette portant le doux nom de Luwak. Sa saveur serait douce, caramélisée et incomparable, mais sa production limitée à un peu plus de 200 kilos par an.
Ce qui explique dès lors le prix de ce café. Un café qui connaît un franc succès.
Où va le monde, je vous le demande.
Passqu'à ce train là, je peux, moi aussi, prédigérer du café, du thé, du chocolat ou quoi que ce soit, et revendre mes excréments à qui voudra, pour en faire un breuvage vendu au prix du caviar, ou presque.
Mieux encore, et plus facile, je peux, s'il y a des amateurs, vendre des bouteilles remplies de l'air que je respire. Ou de l'air que j'expire. Ou, uniquement s'il y a des amateurs toujours, vendre des extraits de pets d'Anaïs Valente, c'est toujours de l'air, mais de l'air vraiment totalement indubitablement... personnalisé. Et vu que je suis championne toutes catégories dans le domaine des ballonnements, ma fortune est assurée.
Non mais, sans blague, le monde devient vraiment un grand n'importe quoi, non ?