Bien sûr il y a des grands, des très gros, qui ont fait de très grosses ventes et ont les moyens d'avoir un stand hyper-balèze, genre ACTE SUD ! Bon je n'ai rien contre eux, mais on voit que les affaires sont bonnes, c'était le plus gros des exposants avec Millénium en tête d'affiche. L'industrie lourde est lancée sur un chemin bien droit, gros stand-showroom et tout et tout, limite écrasant, méprisantpour les autres…. La réussite ça doit ce faire voir !
Puis il y ales autres associés en groupement ou bien seuls, les poids lourds de l'édition se devaient d'être là, attachées de presse très pressées en tête de gondole, juchées sur des talons hauts, l'uniforme complet de séduction bien étudié.
On se montre, mais on reste digne, presque feutré.
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Et il y a le reste.
Moi, j'aime bien les petits, comme Vivianne Hamy qui organise son stand en personne, des éditeurs qui se décarcassent pour promouvoir les auteurs qu'ils ont dans leur écurie. C'est plus humain, plus convivial et, moins vendeur peut-être.
La passion les anime …
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Mais ceux qui me touchent encore plus ce sont les innombrables passionnés qui deviennent éditeurs et se battent comme des lions pour survivre. Des petits, des sans grade, mais avec une fierté canon et une envie de vivre à vous couper le souffle. Ils ont peu de moyen, vendent peu car n'ont pas de gros réseaux de distribution, mais ils en veulent, avec le sourire et un enthousiasme communicatif.
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Eux, ont des box en guise de stand, à peine la place de tenir à deux ou trois, de toute façon la maison ne compte pas plus de monde à loger, et encore, ce sont souvent des bénévoles.
Pour eux, les confortables fauteuils sont des chaises en plastique et acier inoxydable.
Pour eux, les allées sont souvent presque vides, les contacts rares, les photos inexistantes.
Au hasard de la balade il y a entre autres :
Ceux qui ont des spécificités régionalistes comme les éditions de bourgogne qui éditent des livres très bien faits dont on ne soupçonne pas même l'existence. Pourtant, si l'on parle demonsieur Grévin, Alfred Grévin, tout le monde connait le nom du musée, mais qui saurait dire de qui il s'agit ? Et bien, cette petite structure de quelques personnes a sa biographie en stock, Paul Bert et encore d'autres Bourguignons célèbres qui ont marqués notre histoire.
Sur le stand on y croise l'éditeur en personne qui exprime de sa passion, sa façon de travailler, mais aussi des difficultés des petites sociétés. Ces éditeurs là parlent avec leurs tripes d'une ferveur qui ne les quitte jamais.
La petite société est animée par Bernard Lecomte, ex-rédacteur en chef du Figaro Magazine et ancien dircom du Conseil régional de Bourgogne Il est encadré des éditeurs Dominique Bruillot(Studio Mag) et Jean-Marie Bernard (Impressions) ainsi que de trois professionnels de la communication : Maurice Fournet, Evelyne Philippe (gérante de la société) et Laurent Rebeyrotte
Tous les fournisseurs des Editions de Bourgogne sont des régionaux : la diffusion et la communication (Evelyne Philippe Conseil), le photographe (Michel Ferchaud), le caricaturiste (Patrick Grillot), l’agence graphique (Temps Réel) et l’imprimeur (Darantière).
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Il y a aussi le stand de Quadrature, associé aux autres éditeurs Belges du salon, le rayon du camarade Patrick Dupuis qui édite des livres d'une très bonne facture et de bons auteurs qui méritent d'être lus. Notamment miss Emmanuelle Urien avec son livre de nouvelles "Toute humanité mise à part" qui mérite vraiment le détour, une plume vive et un rythme infernal, dans un recueil qui se dévore avidement et sans modération (ce qui est bien normal car nous sommes des pays, tous deux Angevins …).
Là encore c'est une histoire d'amour des livres et des auteurs qui anime Patrick Dupuis.
Mon seul regret est d'avoir raté l'occasion de rencontrer Patrick Dupuis sur le salon, il devait arriver dans la soirée et je ne pouvais rester plus longtemps.
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Emmanuelle Urien est maintenant chez Gallimard pour son roman "Tu devrais voir quelqu'un".
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Vraiment, j'ai une admiration sans borne pour ceux qui osent aller au bout de leur rêve le plus fou. Dans ce billet, je n'ai parlé que de deux d'entre eux, il y en a d'autres, des sérieux, qui travaillent bien, et restent accessibles et ouvert.
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Mais pour les novices, ceux qui penseraient qu'ils ont un abord plus facile, donc d'une exigence moindre ; il est bon de préciser que justement, ils se doivent de faire de leur mieux pour émerger du lot dans un milieu difficile, où en permanence ils frôlent le risque de
la chute. Une
exigence qui ne supporte pas la médiocrité…