J'aurais bien aimé rigoler un peu… Mais je n'en ai pas eu le loisir. Comme un ami voulait aller au Salon du livre, je l'ai accompagné pour le soutenir moralement. Mais c'est moi, tout compte fait, qui devait avoir besoin d'un peu de chaleur amicale pour parcourir, une fois de plus, ces allées du décervelage et du cabotinage conjugués. Je me sentais mal depuis le début de ces visites et je ne savais pas pourquoi… J'ai enfin compris. Sautant d'un stand à l'autre, j'ai tenté - vainement! - de trouver un livre amusant, un peu humoristique, oh! pas grand chose! Juste un petit truc rigolo, pas vulgaire, pour donner un peu de sel à cette soupe pseudo culturelle…
Difficile! Dans la catégorie, “livre pratique”, voici Comment bien vivre son suicide suivi de Soignez votre âme, elle en a grand besoin. Plus loin, cet éditeur régional nous présente en exclusivité mondiale : Maryvonne, sage-femme courage en Afrique noire. Un panneau signale la “présence de l'auteur sur le stand dès 15 heures”. Ce monsieur moustachu et souriant tient le stand des “Editions du bas d'argent” pour son beau-frère. Il ne connait pas les livres, mais il est sympathique. Cette Métaphysique de l'escargot me fait sourire dans un premier temps, mais je lis la quatrième de couv' qui m'indique que “l'auteur, pédopsychiatre dans l'Ariège, expose de manière claire et constructive son expérience dans le domaine de la psychiatrie infantile. Poignant et destructeur“. Je repose l'objet.
Ah mais dites-moi donc! Un peu plus loin, une femme semble définitivement perdue derrière un stand uniquement composé de cageots peints et décorés “à la main”. Mais oui madame… Je rigole, mais les livres n'y sont pour rien.
A cette charmante demoiselle des éditions “Verticales”, j'ai failli demander si les éditions “Horizontales” existaient. Mais c'était trop déplacé…
“Faisant appel au plus profond de son être, Maryvonne Chalaneil nous donne ce troisième opus : “Les allées mandarines”. Quand la folie destructrice rejoint la puissance d'une volonté de fer, Charlot, personnage récurrent, saisit une poêle à frire et assassine sa concierge dans un mouvement violent et beau. Puis, d'une langue choisie et volontaire, le jeune assassin de 17 ans fait alors son auto analyse assis à même le sol, dans la loge, à côté du cadavre de sa victime“. N'achetez pas ce livre! En plus, sa couverture est moche.
Ah, les recueils de nouvelles! (j'en écris, de devrais me taire), mais qu'est-ce que ça peu être chiant, parfois… Mais les personnes qui les éditent ont bien du mérite…
“Ne cherchez plus, nous avons ce que vous voulez”, me disent ces braves gens souriants. Quand je leur demande quelque chose de drôle… Ils cherchent dans leur fameuse revue littéraire (10 euros seulement), puis calent une carte postale entre deux pages. Lisez, prenez votre temps. C'est plutôt gentil… Mais cette visite à un médecin ne me fait pas rire du tout… Je leur dis en m'excusant presque… “Oui… heu, l'humour, c'est une notion variable d'un être à l'autre…” Puis je leur rends le livre… Une lueur d'incompréhension brille au fond de leurs yeux… Je dois être un con… Heu… ça se vend bien ces machins?
Au Castor astral, je croise des livres de Jarry, Erik Satie, et quelques autres vieux… Ils sont amusants… Mais ces gens sont morts.
Existent-t'ils encore, les auteurs comiques français?
Ou y'a t'il un docteur dans la salle?