Alors que de multiples organisations appellent à la grève ce 19 mars, Nicolas Sarkozy part à Bruxelles pour assister à un Conseil européen qui s'annonce bien timide.
Le Conseil Européen pense aux bourses, pas au climat
A Bruxelles, le président français rejoint ses collègues pour préparer le futur G20 qui se tiendra à Londres les 3 et 4 avril. L'objectif est de coordonner les recommandations européennes en matière de réforme du système financier international. Les 12 et 13 mars derniers, quatre pays de l'Union, la Belgique, l’Autriche, le Luxembourg et la Suisse ont accepté d'assouplir leur législation relative au secret bancaire.
Mais le Conseil sera muet sur un autre sujet, la protection du climat. En effet, les travaux préparatoires avant ce Conseil, notamment la rencontre des ministres des Finances les 12 et 13 mars, n'a rien donné sur le sujet. Greenpeace s'est indigné : « Les ministres européens des Finances consacrent des milliards d'euros d'argent public pour le sauvetage des banques et de leurs dirigeants mais sont incapables d'allouer un centime d'euros lorsqu'il s'agit de répondre à la crise climatique ».
Quand il présidait le Conseil européen, Nicolas Sarkozy avait fait de l'environnement l'une de ses priorités: «Le paquet énergie-climat est une absolue priorité. le monde ne peut pas attendre, l'Europe doit donner l'exemple» déclarait-il en juillet. Le 13 décembre dernier, il se félicitait d'un accord sur le Plan Climat Energie qui fixait de nobles objectifs (20% d'émissions de gaz à effet de serre en moins par rapport à leurs niveaux de 1990, 20% d'énergie renouvelable dans la consommation, et 20% d'économies d'énergie), sans aucune mesures coercitives pour les récalcitrants. Voici que ces belles promesses semblent donc avoir du plomb dans l'aile. En effet, on sait déjà que les chefs d'Etat de l'UE n'ont pas prévu de statuer sur l’aide financière que l’UE proposera à ses partenaires dans le cadre des négociations internationales sur le climat à Copenhague. Guido Sacconi (PSE), qui a présidé la "commission temporaire sur le changement climatique" du Parlement européen, rappelait récemment: "l'important reste d'avoir l'argent pour les négociations et de pouvoir le mettre sur la table au moment opportun." Greenpeace rappelle à juste titre :
"Pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et faire face aux impacts d'ores et déjà inévitables des changements climatiques, les pays développés doivent mettre sur la table au moins 110 milliards d'euros par an d'ici à 2020. Cette somme doit permettre d'aider ces pays à mettre en place un modèle énergétique sobre en carbone, à stopper la déforestation et ses émissions de CO2 et à s'adapter aux conséquences déjà désastreuses des changements climatiques."... les protestations sociales ?
Espérons que les chefs d'Etats européens n'écouteront pas tous Jean-Claude Trichet, le président de la Banque Centrale Européenne. Le 26 février dernier, ce dernier a encouragé les Etats membres à pratiquer la déflation. En France, on n'avait pas connu ça depuis ... Laval en 1935, avec le succès que l'on connaît. Trois pays (Lettonie -15%, Irlande -7% et Hongrie -8%) ont suivi ses bons conseils.
Jean-Claude Trichet a donc appelé les gouvernements à « mener des politiques courageuses de modération des dépenses, s’agissant en particulier des salaires. La prudence budgétaire ne devrait pas se relâcher. » Car selon lui, « des augmentations de salaires importantes dans le secteur public pendant les périodes favorables ou normales ont fourni des signaux erronés aux négociations salariales dans les autres secteurs. » (source).En France justement, le 19 mars est donc une journée de mobilisation sociale. François Fillon a prévenu il y a 6 jours qu'il ne lâcherait aucune enveloppe supplémentaire pour des mesures sociales. Les appels à manifester et faire grève sont nombreux: CFDT, CFE-CGC, FTC, CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNSA, infirmiers, journalistes, salariés du privé et du public, enseignants, étudiants et élèves, partis politiques de gauche. Les messages sont simples : " Donner la priorité au maintien des emplois dans un contexte de crise économique; Améliorer le pouvoir d’achat, réduire les inégalités dans les politiques salariales; Orienter la relance économique vers l’emploi et le pouvoir d’achat; Préserver et améliorer les garanties collectives; Réglementer la sphère financière internationale. "
Jeudi 19 Mars: Grêve interprofessionnelle!
par Revedevolution
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