Premier conseil : aller sur le site des contributions directes. Au Luxembourg, on a en effet remplacé la ridicule expression « Trésor Public » par un non moins étrange « Administration des Contributions Directes », qui sonne un peu comme la caisse de communauté au Monopoly.
Une fois sur le site, qui ne s’appelle pas contribtionsdirectes.lu mais impotsdirects.public.lu, pour tromper l’ennemi, on vous présente en page d’accueil une photo de la Géorgie. C’est clair qu’en ce mois de mars, tous les contribuables luxembourgeois sont intéressés par cette nouvelle convention signée entre les deux pays. En fait, il y a quand même un petit lien pour vous annoncer que les formulaires 2008 sont en ligne. Ce qui signifie évidemment que les formulaires à remplir en 2009 sont disponibles. Ce n’est pas une erreur, vous payez des impôts sur l’année précédente, même si vous êtes prélevés tous les mois pour l’année en cours, d’un montant qui est exact, si vous êtes célibataire sans enfant, sans assurance, sans crédit et que vous avez touché 12 fois le même salaire, et qui est approximatif dans tous les autres cas. Le but de la déclaration étant de corriger ces approximations et, dans le meilleur des cas, se payer un bon resto voire un écran plasma, dans le pire des cas, écrire des lettres pour demander un échelonnement de l’ajustement.
Alors, ces fameux formulaires, lequel vous choisissez ? Ne vous laissez pas distraire par les petits drapeaux qui parsèment la page, il suffit de cliquer sur le « 100F 2008 » tout en haut à gauche pour 99% des lecteurs de ce blog (les non Luxembourgeois peuvent s’amuser à la remplir aussi, ça vaut bien un sudoku). Maintenant, vous imaginez que vous allez pouvoir télécharger le PDF et le remplir tranquillement ?
Vous n’avez par tort. D’ailleurs il semblerait même qu’on puisse renvoyer une version électronique, ce qui est une bonne idée, sauf qu’il faut joindre toutes les attestations, donc c’est pas si génial que ça.
Là où l’opération va se compliquer, c’est si vous n’êtes pas entièrement prêt avec, justement, vos certificats de rémunération, certificats d’assurance, numéros de dossiers et pièces justificatives en tous genres. On ne demande pas encore de photo biométrique, profitons-en. Car, non seulement le formulaire a entièrement changé par rapport à ceux de l’année dernière, mais il est devenu maintenant impossible de modifier un formulaire qu’on aurait laissé inachevé pour le compléter un peu plus tard. Ou alors c’est moi qui ai merdé, mais je ne crois pas. Réflexion faite, ce n’est pas si mal, ça permet de recopier chaque fois ce qu’on avait déjà rempli dans une nouvelle version du formulaire. Mais vous avez intérêt à commencer avant le 30 mars au soir. Surtout que, évidemment, il y a une page sur deux qui est complètement inutile (genre : « modération d’impôt pour enfant dont le droit à modération a expiré en 2007 pour les revenus imposables ajustés inférieurs à 71 000 euros », « bénéfices agricole et forestier » ou « exemption de 50% du montant net des rentes et autres avantages périodiques viagers constitués à titre onéreux ou indemnitaire », ou encore, le plus beau : « revenu provenant de prestations diverses, par exemple entremise occasionnelles, commissions secrètes »!). Il faut surtout cibler les parties S où on renseigne son salaire annuel et DS où on déduit les intérêts et les primes d’assurance, ainsi que ses cotisations sociales.
Et puis voilà.
Et lorsque vous avez tout rempli, avant de sauver et de vous condamner à tout recommencer en cas d’erreur, vous cherchez une heure où est-ce qu’il faut mettre les indemnités de congé parental. Hé bien la bonne nouvelle, c’est que la réponse est « nulle part ». Ce revenu n’est pas imposable. Encore une bonne raison de profiter de ce système pour les papas aussi !
En ce qui me concerne, les dés sont jetés. Pizza, Plasma, ou pâtes au beurre pendant 6 mois, on verra bien.
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