Un brocanteur qui touchait indûment le RMI vient d’être condamné par le tribunal correctionnel de Nice. Sitôt informé, Eric Ciotti a réagit pour annoncer que la lutte anti-fraude allait s’intensifier. Mais est-ce bien utile ?
« Frauder, c’est voler ceux qui respectent la loi » lançait la semaine dernière un responsable des services fiscaux azuréens à l’occasion de la signature convention pour lutter contre toutes les fraudes. Dans le même temps, un homme jouant les brocanteurs sur le site d’enchères en ligne Ebay était condamné à rembourser au Conseil général (l’institution qui finance le RMI via la Caisse d’allocations familiales) les 11 173 euros dont il avait bénéficié pendant deux ans et demi sans y avoir droit. Il écope en prime de 8 mois de prison avec sursis. Eric Ciotti, le président du département, s’est immédiatement satisfait de cette condamnation et a précisé : « je souhaite faire de la lutte contre la fraude un axe majeur de mon mandat ».
Selon la CAF pourtant, la fraude aux allocs ne représenterait que 0,03% des sommes versées, ce qui donne dans les Alpes-Maritimes l’an dernier 266 000 euros pour quelques dizaines d’affaires. C’est peanut comparé aux 30 000 redressements fiscaux enregistrés la même année. Alors oui, débusquer ceux qui grattent 454,63 euros par mois, c’est nécessaire. Mais ne faudrait-il pas aussi penser à mettre les moyens pour récupérer les millions d’euros que représentent la TVA et l’impôt sur les sociétés qu’oublient de payer certains patrons indélicats ?