L’air de rien, le représentant de l’Etat dans les Alpes-Maritimes menace de faire payer des pénalités aux communes qui ne respectent pas les 20% de logements sociaux obligatoires. Un avertissement sans frais pour l’instant, mais ça pourrait faire mal.
Christian Estrosi, Dominique Estrosi-Sassone, Eric Ciotti, Patrick Allemand et même… Patrick Mottard : ils sont venus, ils étaient tous là pour inaugurer en grande pompe lundi une nouvelle résidence et ses 39 logements sociaux, construite rue Soleau, dans le quartier Riquier. « Superbe réussite esthétique » s’est félicité le maire de Nice, « une preuve du dynamisme de la ville » a renchérit la présidente de Côte d’Azur Habitat (ex-OPAM). Tous deux satisfaits d’inaugurer une résidence voulue par la municipalité Peyrat, ce qu’il se garderont bien de préciser.
Tout allait donc pour le mieux, sous un soleil radieux. C’était sans compter l’intervention de Francis Lamy, préfet des Alpes Maritimes, venu prodiguer une piqûre de rappel et distribuer un « peu mieux faire » à la capitale azuréenne. « A Nice, la programmation des logements sociaux a doublé en près de 8 ans, passant de 900 à 2000 l’année dernière. C’est certes un gros effort mais encore insuffisant pour répondre aux attentes de nos concitoyens. Le besoin annuel est estimé à 2500 nouveaux logements par an. A ce titre, je tiens à rappeler que l’Etat n’hésitera pas à recourir aux pénalités infligées envers les communes défaillantes » a rappelé avec calme Francis Lamy. Sur le perron flambant neuf de « la Cardelina », la majorité baisse les yeux et Patrick Allemand, qui a maintes et maintes fois attaqué le maire sur ce point, boit du petit lait.