Dans son initiative qui avait visé la distribution de badges sur lesquels on pouvait lire « Je lis la Princesse de Clèves », le MOTif ne savait peut-être pas à quel point il portait en son sein le germe de l'insurrection.
La publication de ces 2000 badges, était pourtant avant tout destinée à « inciter à la lecture » et non à la contestation politique. Mais au Salon du livre, certains affichaient avec ostentation les signes de leur appartenance à un mouvement silencieux, de résistance passivement ironique, face à la dépréciation du président de la République.
Même les éditeurs s'y mettaient durant l'inauguration, en accablant l'absence de Christine Albanel, prise en pleine Hadopi, et dans l'incapacité de venir inaugurer le Salon. Sur certains stands, il se murmurait, comme une plaisanterie dissidente, que le Président viendrait lui-même faire une lecture d'un extrait de la Princesse, pour se faire pardonner. Nombre d'entre eux ont d'ailleurs remarqué que pour la seconde année, Nicolas Sarkozy était absent du Salon, quand ses prédécesseurs s'y rendaient ou du moins y envoyaient leur premier ministre...
D'ailleurs, nos confrères de BobliObs ont appris que les ventes en format de poche avaient sensiblement augmenté en ce début d'année. Probablement du fait de la reprise par le mouvement des enseignants chercheurs, qui ont organisé des lectures publiques du livre, en guise de protestation.
En outre, le Sarkothon de nos confrères aura peut-être eu un écho dans La grande librairie, puisque l'émission diffusée sur France 5 invite à ce que « chaque Français envoie à l'Élysée, à Nicolas Sarkozy, un exemplaire de “La Princesse de Clèves” pour protester contre cette espèce d'éloge de l'inculture ». Pan dans les dents...
D'ailleurs, combien avez-vous reçu de livres ?
L'occasion ou jamais d'une fois de plus, relire l'Incipit de ce fabuleux roman...
La princesse du salon
par LEMOTIF