The Walking Dead est un comics créé par Robert Kirkman, scénariste à succès dans l’univers comics, et Tony Moore, super dessinateur des Exterminateurs, premier comics chroniqué sur notre réseau (du temps où il portait encore le nom du Sanctuaire et son Dojo). Le comics a l’ambition de renouveler le genre zombie et les critiques ont toujours été unanimes sur le sujet : une oeuvre culte. Du moins au début car le mythe semble aujourd’hui quelque peu érodé à l’aune du septième volume (sorti en janvier dernier). Il est notamment reproché au scénariste de trainer inutilement la patte. Dans la postface du premier album, il confessait en effet souhaiter que la série dure aussi longtemps qu’elle le pourra et nous promettait que le chemin sera long…
The Walking Dead, revendiqué par Robert Kirkman comme un comics d’introspection plus que de zombie, est d’apparence bien gore et ne donne pas l’impression de nouveauté. Un sentiment de déjà vu, au contraire. Mais Robert Kirkman n’a pas tort de nuancer. Son souhait est en réalité de démontrer comme la nature humaine est fragile et peut basculer lorsque les circonstances deviennent exceptionnelles. Même le meilleur d’entre nous peut céder face à l’appel primaire d’instincts oubliés… The Walking Dead se concentre ainsi sur un personnage principal pour montrer doucement son évolution comportementale en milieu hostile.
Un environnement bourré de zombie qu’il découvrira en se réveillant d’un coma dans un hopital vide, au sein d’une ville infestée sans que l’on puisse l’expliquer. Commence alors une longue quête vers la recherche de ses proches et le combat pour la survie. Une tension permanente qui jamais ne s’endort. Le scénario adopte effectivement un point de vue plutôt intimiste pour notre plus grand plaisir. La satisfaction est là. L’ennui n’a pas sa place. Les quelques clichés omniprésents ne sont pas un obstacle à la bonne appréciation de l’oeuvre qui ne s’alourdit pas.
Les dessins sont quant à eux réalisés aux bons soins de Tony Moore. Du moins pour le premier tome. Et on le regrette avec amertume en découvrant le second dessiné par ce qui pourrait être son assistant : Charlie Adlard. On nous annonce en effet que le co-créateur est trop occupé à dessiner Les Exterminateurs. Beaucoup de regrets, donc, après la qualité des dessins du premier, en voyant la presque médiocrité du repreneur. Pourtant, c’est avec lui que la route se poursuit encore aujourd’hui. Le lecteur se sent comme déclassé dès le second opus si ce n’est trompé par Tony Moore dit “le lâcheur”. Quel dommage de devoir subir les essais d’un Charlie Adlard aux traits hésitants et peu convaincus (et convaincants). Il se fera la main sous vos yeux, on remarquera une petite amélioration au fil du temps.
On notera malgré la faiblesse précoce des dessins que l’histoire a assez d’intérêt pour la suivre même si le pire d’entre nous l’avait mise en images. La qualité d’impression est également assez médiocre du fait de l’utilisation d’un papier rugueux d’aussi bonne facture qu’un Picsou Magazine. Du papier qui affiche son recyclage pour une impression en noir et blanc ( assez rare en matière de comics pour qu’on puisse le remarquer). On imagine la marge dégagée par Delcourt en vendant ses éditions plus de 12 euros pièce!
Nous vous recommandons néanmoins vivement de découvrir cette “fabuleuse aventure” qui mérite que vous y portiez toute votre attention (et vous faire votre propre opinion sur les dessins!). Profitez de la réédition du premier album longtemps indisponible pour vous lancez de cette expérience nouvelle devenue aujourd’hui un standard du genre.
E.