The Prestige: l’effroi du show

Publié le 18 mars 2009 par Nemosandman

Un poisson grand comme ça !

Personne n’a été voir “Le Prestige”. Chaque fois que je demande, je me heurte à un: Le prest’quoi?
“Le Prestige” il s’agit du film que Christopher Nolan a écrit avec son frère Jonathan et réalisé entre ses deux “Batman”.
On y retrouve Christian Bale et Michael Caine comme dans “Batman”, avec en plus Hugh Jackman, Scarlett Johansson et David Bowie dans le rôle de Nikola Tesla… J’aime énormément ce film qui nous entraine avec panache dans un univers complexe flirtant avec la littérature Steampunk et les Romans d’agatha Christie. On y retrouve l’ambiance des Expositions Universelles où quand Houdini rencontre Jules Vernes !

Les oiseaux se cachent pour mourir. Dans les manches de préférence.

Le Prestige est d’abord un livre superbe de Christopher Priest qui propose de surcroit une fin différente du film, preuve que les scénaristes, comme pour “Ne Le Dis à Personne” ou encore les “Watchmen” savent adapter un roman afin d’en faire une œuvre cinématographique cohérente.
Le livre est d’autant plus difficile à adapter qu’il se compose d’extraits des journaux intimes des deux magiciens ! Et ils n’écrivent pas toujours la vérité en fonction de la destination du journal… Donc on a des surprises jusqu’à la toute dernière page.

Le traumatisme de la noyade en public

La signification du “Prestige” provient de l’une des trois étapes (inventées dans le livre) que comporte un tour de magie, comme cela est expliqué dans le film. La première étape se nomme la «promesse», où le magicien montre au public quelque chose qui semble ordinaire, mais ne l’est pas. La seconde étape consiste en l’exécution, le «tour», ou le magicien rend l’acte ordinaire extraordinaire. Le «prestige», titre du film et étape finale de l’illusion, est la partie du tour de magie où l’imprévu se produit: la cerise sur le gateau !

Le télétransporteur sur scène

Londres au 19ème siècle… Christian Bale et Hugh Jackman incarnent deux magiciens rivaux qui se battent pour garder le secret de leurs propres tours, et pour s’approprier aussi ceux de l’autre. Leur rivalité est à ce point intense que les deux hommes deviendront des meurtriers… Alors jusqu’ou seriez vous prêts à aller pour réussir le plus tour de magie de tous les temps ? Que faut il comme courage pour se “sacrifier” tous les soirs ?

Le champs d’idées ou la conduction de l’électricité par le sol

Le Prestige est non seulement magistral dans sa réalisation mais c’est aussi un véritable film d’horreur. Non pas dans le sens gore du terme mais plutôt comme pouvait l’être le Frankestein de Kenneth Branagh, c’est à dire dans les horribles conséquences de la création de monstres, en l’occurrence, dans le Prestige, du tour de magie ultime: “L’Homme Transporté”.
Deux magiciens se vouent une haine féroce. Chacun à ses secrets et ses méthodes. L’un est pauvre et débrouillard (Bale) et l’autre riche et bien entouré (Jackman). Et tous les deux cherchent à percer le plus grand secret de l’autre afin de réussir une téléportation sur scène. C’est un long et cruel chemin de croix que celui d’inventeur de tour de magie. Le personnage de Michael Caine, l’ingénieur et le créateur des tours n’hésite pas à le rappeler: pour réussir “le Prestige” il ne faut pas hésiter à se salir les mains.
On oublie vite que c’est un métier difficile, qu’un Houdini était capable de démettre les épaules pour se sortir d’une camisole de force et que David Copperfield ingurgitait tous les soirs une marmite de flageolets pour pouvoir se propulser dans les airs ! Bref, on oublie vite que dans le monde du spectacle sans sacrifice, rien n’est obtenu.
Laissez vous charmer par Le Prestige, laissez vous berner. Et pour le coup ce film donne envie d’étudier de plus prêt les travaux du grand Nikola Tesla, inventeur extraordinaire dépositaire de plus de 700 brevets traitant de nouvelles méthodes pour aborder la conversion de l’énergie, récipiendaire de quatorze doctorats des universités du monde entier et maîtrisant 12 langues. Un autre magicien entouré de tellement de mystères…On lui a coupé les fonds lorsque on s’est aperçu qu’il voulait faire du courant à l’échelle mondiale gratuitement et sans fils !
Au final, le prestige est un film qui déclenche pas mal de discussions geeks, technologeeks et même philosophiques, rien que sur sa résolution et ses implications: faut il être fou pour se bruler aux feux de la rampe. La rançon du succès: une douleur intolérable.