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Troisième album du groupe
Montréal 16/03/2009 -
Montréal – L’album de Karkwa n’a qu’un an et, déjà, ses cinq musiciens débarquent en Europe avec plusieurs nouvelles chansons en poche. Rencontré à Montréal juste avant son départ, le guitariste et chanteur Louis-Jean Cormier nous parle du Volume du vent et de la tournée qui s’amorce.
RFI Musique : D’où vient le titre du disque ?
Louis-Jean Cormier : Le Volume du vent est tiré d’un texte du poète québécois Pierre Nepveu que l’on retrouve dans le morceau Le Solstice. On trouvait que l’expression décrivait bien notre album, inspiré par l’hiver québécois. On l’a composé à l’hiver 2007-2008 et beaucoup de chansons évoquent ce type de paysage. Il y a des envolées lyriques sans paroles, juste des voix qui peuvent faire penser au son du vent dans une fenêtre. Et on entendait véritablement le vent siffler dans le studio lorsqu’on enregistrait!
Les chansons du Volume du vent se sont-elles modifiées au fil des spectacles présentés depuis la sortie québécoise de l’album ?
La plupart ont changé depuis un an parce qu’on s’amuse à les jouer différemment en spectacle. Notre musique est plus rock en live. On aime faire la fête, on veut que ça bouge ! Mais le côté planant reste et on a du plaisir à le rendre en spectacle. Parmi les chansons transformées, Deux lampadaires a pris du poil de la bête en devenant plus rock et Combien a beaucoup mûri. Depuis la parution, on a aussi écrit plusieurs nouvelles chansons, car Karkwa compose constamment. On adore travailler les arrangements des morceaux, c’est une phase à laquelle participent les cinq musiciens.
2008 a été une année énorme pour Karkwa au Québec…
En effet, il y a eu tout un boom, avec les prix remportés et les différents événements. L’un des moments les plus marquants pour moi a été le spectacle Karkwatson, la rencontre entre Karkwa et le groupe Patrick Watson. Vers la fin de l’année, j’ai aussi senti que la masse commençait à me reconnaître et c’était étrange ! Karkwa a toujours été un groupe assez obscur et underground. Puis, on me reconnaissait à l’épicerie … À partir de ce moment, on a tous eu l’impression qu’il s’était passé quelque chose, mais ça ne change rien à nos vies, à nos salaires, et à la poussière qu’il y a dans le local de répèt’ !
Comment abordez-vous la tournée européenne que vous préparez ?
Nous présenterons plusieurs spectacles rock en mars dans différentes régions de la France et reviendrons cet été pour les festivals. Nous jouerons avec le Newyorkais Joseph Arthur, qui fait de la musique très éclatée. Il y sera avec son groupe The Lonely Astronauts, donc ce sera plus rock que ce qu’il fait habituellement, tout en maintenant une touche folk. Nous prendrons aussi part à un spectacle avec Stuck in the Sound, que j’ai très hâte de découvrir en concert.
Comment trouvez-vous le temps de participer à plusieurs autres projets musicaux?
François Lafontaine, qui fait les claviers de Karkwa et moi travaillons en ce moment sur le projet musical de Marie-Pierre Arthur, qui vient de faire paraître son premier album. Dernièrement, j’ai aussi réalisé un album-hommage au poète Gaston Miron, Douze hommes rapaillés. Toutes nos collaborations sont des projets studio, parce qu’on ne pourrait pas se permettre de partir en tournée autrement qu’avec Karkwa. On est trop occupés ! Mais ça fait du bien d’explorer autre chose, c’est une chance d’acquérir de l’expérience en studio et ça nourrit la musique de Karkwa.