Just Talk With Vitalic

Publié le 17 mars 2009 par Kanthos


Vendredi 6 mars, Angers, Ice Party, Birdy Nam Nam prend place sur la scène devant 5000 personnes déjà bien échauffées après la prestation live (et celle qu'il faudra retenir de cette soirée) de Yuksek. Au même moment le téléphone vibre. Il est temps d'aller à la rencontre de Vitalic qui se produira juste après le quatuor. Si Vitalic en tant qu'artiste refuse les interviews, c'est avec le boss du label dijonnais Citizen Records que nous allons nous entretenir. Pour l'artiste, l'info est à la fin :
Au départ plutôt orienté electro dark, minimal, techno, on a senti un renouveau dans le catalogue du label avec la signature de Teenage Bad Girl, en parallèle justement avec cette « nouvelle » scène française émergente à l’époque. Concrètement, quel est l’axe de développement de Citizen aujourd’hui, son positionnement ?
L’axe, c’est qu’il n’y a pas d’axe, ça va de Teenage Bad Girl à Juan Trip et Juan Trip c’est plutôt rock 60’s. C’est vrai que Teenage Bad Girl était vraiment dans le son qui a émergé à l’époque. Citizen couvre vraiment tout, c’est à la fois un point positif et un point négatif d’ailleurs. Leur signature ce n’était pas pour rentrer dans ce son, notre DA était tombé sur un de leur remix qu’ils avaient fait et avait trouvé ça terrible, il leur a envoyé un mail, les mecs ont répondu. On s’est dit pourquoi pas un album… ça se fait toujours comme ça en fait. Juan Trip c’était pareil, je l’avais cité sur mon album parce qu’il avait fait des sons pour moi dans les années 90, là il m’a envoyé un mail, m’a fait écouter des morceaux, j’ai trouvé ça bien, je l’ai signé voilà. Citizen a une direction artistique mais il n’y a pas de volonté d’avoir un son en particulier. C’est aussi une façon d’échapper aux modes et ça permet aux gens qui bossent chez nous d’être vraiment derrière les projets puisque ce sont eux qui les choisissent.
Vous venez de signer le duo Donovan qui vient de sortir un ep sur un autre label et qui a pas mal fait parler de lui sur la toile. Comment s’est faite la rencontre ?
C’est le même mec qui a signé Teenage Bad Girl, il leur a demandé une démo, ils en ont envoyé quatre, on a trouvé ça top, du coup on va pousser jusqu’à un mini album. Je trouvais ça risqué parce qu’il y a des choses plus lentes mais plus j’écoute… j’aime beaucoup Donovan.
Justement, Donovan et Teenage Bad Girl sont le 14 mars à l’Elysée Montmartre pour la soirée Citoyen, Citoyennes, cette soirée Citizen, c’est pour une occasion particulière, pour mettre un coup de projecteur sur le label ?
Le label c’est pas une boîte à spectacles, mais de temps en temps on a des ouvertures ou des envies, surtout en été en général, ou quand je sors quelque chose j’en profite pour drainer tout mon petit monde dans une soirée… mais là y’a pas d’occasion particulière, une date s’est dégagée du coup on s’est dit pourquoi pas. On est un peu timide encore, et moi et Citizen, on est assez silencieux.
John Lord Fonda qui sort son projet Composite est aussi à l’affiche. Vous pouvez nous en dire plus sur cette compilation qui mêle remixs, bootlegs, dans la lignée de ce que font les deux belges de 2ManyDj's par exemple ?
Cyril (ndlr : John Lord Fonda) bosse dessus depuis pal mal de temps et il a aussi une ouverture assez grande sur tous les styles de musique et c’est pas une histoire de mode, il a toujours écouté du disco, toujours écouté du rock, de l’électro et ça c’est fait assez naturellement. Il a commencé par la scène, à faire ses mashups, et puis après l’idée d’en faire une compilation a germé. Mais ça a mis du temps a se réaliser parce qu’il a fallu récupérer les autorisations de tous les morceaux.


Au niveau de l’actualité autre donc du label, d’autres signatures ?
Non en nouvelle signature c’est Donovan. On a Penelope[s] qui sort un album là , ça c’est plutôt rock. Et pour Rebotini un album de remixs de son dernier album qui était notre grosse sortie de l’année.
Quels artistes réalisent les remixs pour cet album ?
Donovan, Chloé… en fait les musiciens au moment de faire les remixs ont déjà des amis, des connaissances dessus. Ce n’est jamais ou rarement le label qui contacte des remixeurs, ce sont souvent leurs amis comme c’est le cas pour Rebotini sur la deuxième édition de son album.
Sortie prévue quand ?
En mai
Votre point de vue par rapport à Internet et au nouveau mode de distribution de la musique, le digital ?
Nouveau mode de distribution… la distribution digitale n’atteint pas le niveau du vinyl, ou du cd à une certaine époque… donc… on ne sait pas, on est en attente. On vient de changer de distributeur parce que le précédent qui était pourtant un gros distributeur vient de fermer ses portes, c’est un peu l’hécatombe là en ce moment autour de nous, nous on tient pour le moment, on est comme sur un gros poteau en équilibre sur une jambe. Si c’était équivalent, mais ça ne l’est pas. Le mode de consommation musicale a changé, mais pas le mode de fabrication, ce sont des gens qui sont employés, qui travaillent et payent des charges. La promotion a changé, avant Internet c’était complètement résiduel maintenant c’est un des canaux principaux. Par contre en source de revenu en distribution non, on gagne quand on vend un vrai cd.
Justement au niveau de la promotion, tu dis… on peut se tutoyer ?
Oui bien-sûr
Tu dis que la promotion a changé avec Internet. Tu penses quoi de ces audioblogs qui ripent des pistes et mettent ensuite en téléchargement gratuit ?
Ce n’est pas par rapport à la gratuité, parce qu’elle existe donc on ne va pas faire comme si elle n’était pas là, par contre par rapport à la promotion j’étais à une réunion avec mon label Pias en Belgique y’a trois semaines au moins et on nous disait « on peut faire ça, on peut faire si avec Internet », c’est un peu une autre vision, un autre terrain, moi je suis plutôt silencieux, je suis pas… ça me rappelle une phrase que j’avais entendu « je te montre mon slip et t’achètes un disque ». J’ai pas envie de rentrer là-dedans. Moi je fais de la musique, avec des gens, je la travaille pour que ça sonne bien,pour que ce soit chouette, après j’ai pas envie de raconter ma vie, montrer comment je m’habille.
Je suis pas contre Internet mais j’ai pas envie de tergiverser toute la journée pour savoir comment faire pour avoir un myspace avec 12 millions de visites. En fait ce genre de promotion va pousser encore plus les maisons de disques et vous ne savez pas à quel point Internet est déjà pris par celles-ci. Chez Pias c’est au moins 10 personnes qui passent leur temps dessus à créer des machins, des trucs, et on croit que c’est des gens comme toi et moi derrière et en fait pas du tout, c’est les maisons de disques. Donc la promotion a changé et elles aussi se sont adaptées.

On avait que quelques minutes, donc rapidement, Vitalic, après la sortie du live en 2007, des projets futurs ?
Mon album. C’était prévu pour juin mais comme c’est trop chaud ce sera en septembre.
Merci à Vitalic et Thomas
www.myspace.com/vitalicofficial
www.citizen-records.com