Sur la nouvelle île, après que la tempête ait balayé ses souvenirs d’écolière, Jeanne se réveille aux côtés de son frère et voit revenir en foule les mots : ceux du scrabble que rejettent les mouettes, ceux du dictionnaire qui remontent du fond des eaux avec leur définition... Elle ne se souvient de rien comme Hamlet qui a tout effacé de sa mémoire pour favoriser un « renouveau ». Mais l’île dans laquelle elle se trouve est une île propice au langage et à sa « reverdie ».
Des mots, il y en a dans les boutiques qu’ils visitent en compagnie du Noir Henri et de son neveu, il y en a chez la très vieille dame dont le passe-temps favori est de ressusciter les plus anciens d’entre eux, mots en passe d’être oubliés et qu’elle fait redécouvrir aux enfants dans les pages du gros dictionnaire.
L’île
que nous fait découvrir Orsenna est une île utopique qui invite à redécouvrir la richesse d’un monde où les mots disent l’essentiel et où les personnes les plus influentes sont des originaux, des
êtres tenaces, qui vivent dans leur bulle, un peu comme les personnages du « Petit Prince ». D’ailleurs, Jeanne échange quelques mots avec Saint
Exupéry et puis avec Marcel Proust ! Ces deux maîtres ont un rôle essentiel à jouer car les choses ne vont pas de soi dans ce monde qui connaît aussi la violence. On y revient
demain...