Che, 1ère partie: l'Argentin

Publié le 09 mars 2009 par Lesignet

Réalisation: Steven Soderbergh
D'après
"Reminiscences of the Cuban Revolutionary War" (mémoires d'Ernesto Guevara)
Année:
2009 (sortie en Belgique)
Genre:
historique
Mon avis:
***

Steven Soderbergh signe une fresque historique puissante et passionnante et dépeint avec subtilité la personnalité de celui qui, aujourd'hui, a dépassé le statut de personnage historique pour celui de véritable icône.
L'histoire
1956: Fidel Castro rassemble une armée de rebelles au sein du "Mouvement du 26 juillet" pour renverser le dictateur cubain Batista. Parmi eux, Ernesto Guevera, un jeune médecin argentin s'illustre en tant que combattant et leader d'opinion et obtient rapidement le poste de commandant. Deux ans de guérilla seront nécessaires pour renverser le pouvoir en place...

Mon avis
Si réaliser un film convaincant sur la vie du Che sans verser dans la démagogie, l'adulation ou la condamnation est un exercice périlleux, incarner un symbole sans devenir un cliché l'est encore davantage! C'est pourtant un pari que Benicio Del Toro remporte haut la main. Il incarne un Che à la fois charismatique et fragile (victimes de nombreuses crises d'asthme), humaniste et impitoyable, brillant et autoritaire. Ce rôle lui a d'ailleurs valu la Palme de l'interprétation masculine à Cannes.
Pour ce film basé sur des réminiscences du Che lui-même, Soderbergh a opté pour un montage fractionné qui bascule sans prévenir d'une époque à l'autre, d'un événement au suivant... Parti pris étonnant, les scènes illustrant la période de la révolution cubaine sont en couleurs tandis que celles dépeignant le rôle d'Ernesto Gueverra comme Ministre de l'Industrie sont en noir et blanc. Ces dernières (années 60) étant pourtant postérieures à celles-là (fin des années 50).
L'utilisation de l'espagnol renforce le caractère réaliste du film et lui donne une couleur et une atmosphère inimitable.
On ressort de la salle de cinéma comme d'une plongée dans un autre temps et un autre lieu. Les idées défendues par les révolutionnaires cubains, quant à elles, ne nous faussent pas compagnie. Une chose est sûre, je serai dans la salle lors d'une des projections de la seconde partie de cette fresque.