Vendredi cinéma entre filles pour voir un film allemand de Denis Gansel : La vague !
« En Allemagne, aujourd'hui. Dans le cadre d'un atelier, un professeur de lycée propose à ses élèves une expérience visant à leur expliquer le fonctionnement d'un régime totalitaire. Commence alors un jeu de rôle grandeur nature, dont les conséquences vont s'avérer tragiques. »
Autant vous dire que j’appréhendais un tout petit peu le fait que ce soit en VO, parce que je ne suis pas trop habituée à entendre de l’allemand. Don ça demande un petit temps d’adaptation, mais une fois celui-ci passé, on rentre vraiment dans l’histoire… Et là c’est super.
J’ai vraiment apprécié ce film. Il fait partie de ceux qui font réfléchir, même une fois sortie de la salle obscure. D’autant plus lorsqu’on sait qu’il est inspiré d’une histoire vraie [Il est beaucoup plus «romancé » et tragique que les faits réels].
Car il faut savoir que le professeur d'histoire Ron Jones a réellement existé et l'expérience qu'il a pratiquée, appelée la Troisième Vague [dans la réalité], a concrètement eu les effets mis en scène dans le film. Cette étude expérimentale fut menée avec des élèves de première du lycée Cubberley à Palo Alto (Californie) pendant la première semaine d’avril 1967, dans le cadre d’un cours sur l’Allemagne nazie. N’arrivant pas à expliquer à ses élèves comment les citoyens allemands avaient pu, sans réagir, laisser le parti nazi procéder au génocide de populations entières, Ron Jones décida d’organiser une mise en situation. Il fonda un mouvement nommé « La Troisième Vague », dont l’idéologie vantait les mérites de la discipline et de l’esprit de corps, et qui visait à la destruction de la démocratie, considérée comme un mauvais régime en raison de l’accent qu’elle place sur l’individu plutôt que sur la communauté.
Bon pour en revenir au film, c’est effrayant de voir l'évolution de cette "vague" totalitaire, qui ressemble fort par certains aspects aux jeunesses hitlériennes du début du 3ème Reich!
Pour cela le réalisateur use de stéréotypes différents tel que les résistants, les réfractaires, les extrémistes… Mais l’utilisation de procédés « simplistes », ne dénature pas pour autant le film, et cela nous ai plus facile de renter dedans. La réalisation est nerveuse, et la bande originale excellente (Arctic Monkeys, the subways...).
De plus, il faut souligner l’excellente prestation tant des jeunes acteurs jouant les élèves "enrôlés" [surtout celui qui joue Tim] avec enthousiasme dans ce mouvement certes plus ou moins fictif, que de celui jouant le professeur voyant les évènements déborder le cadre de son cours.
Bref ce film expose vraiment la problématique de la dictature, de l'effet de groupe et surtout dans sa mesure le manque de repère et la perdition qui sont des facteurs qui favorisent l'émergence d'une idéologie dominante.
Je le conseille !