Vous vous souvenez du petit
village situé sur la commune d'Arles qui a accueilli au lendemain des accords d'Evian, le Bachaga Saïd Boualem, accompagné de membres de sa harka et de leur famille. Il faut le dire, combien la
France est fière d'avoir pu compter sur de tels hommes, qui se sont battus dans l'honneur par amour pour le drapeau tricolore. Il faut le dire, l’assemblée nationale avait rendu, cet hommage à sa
manière en élisant à l'unanimité et à quatre reprises le Bachaga Boualem à la vice-présidence de l'Assemblée nationale.
La France se doit d'apporter réparation, car la nation a une responsabilité dans le terrible drame qui a touché les
harkis et leurs familles. Nous devons aborder l'histoire de la France, aussi douloureuse soit-elle, sans a priori et dans le seul but d'atteindre une juste traduction de la vérité. En effet, le
Président Jacques Chirac a été le premier à prendre avec détermination d'importantes mesures en faveur des harkis en 1987. Puis la loi Romani de 1994, et plus récemment, la journée du
25 septembre, instaurée à la demande du Président de la République, a permis à la nation d'affirmer sa reconnaissance envers des hommes qui l'ont servie avec fierté, au péril de leur
vie.
En enfin, la loi du 23 février 2005 qui devait achever l’action par des mesures fortes et définitives mais qui n’en a été que nenni. Cette mission qui a été confiée à Monsieur Michel Diefenbacher aurait dû être à la hauteur, mais ses résultats n’ont pas vraiment enchanté les harkis et plus particulièrement leurs femmes et leurs enfants. Elle aurait été plus crédible si celui-ci aurait pris en compte la totalité de la proposition de loi de Jean-Pierre Soisson, qui était certes ambitieuse, mais surtout profondément juste. Aujourd’hui, il est indispensable de prendre des mesures courageuses et fortes en faveur des enfants de harkis, qui sont aujourd'hui les premières victimes des tragédies de l'histoire.