Voici un court extrait d'un article de Jourde dans le Novel Observateur sur l'utilité de la litterature. J'ai déjà &évoqué la première partie de ce texte et je donne aprés cet extrait le lien vers le texte entier.:
"A quoi elle sert? A rien, on l'a vu. En tous cas rien d'immédiatement rentable. Pourtant, elle a fait en partie ce que nous sommes devenus. Elle donne intimement accès à l'autre, élargit le champ de la connaissance et la profondeur de l'expérience. Ça ne se pèse pas, ça ne se monnaye pas, mais c'est essentiel. On comprend que les beaux discours sur l'inutilité de la littérature dans les concours, l'urgence de ne délivrer que des formations professionnalisantes, limitées aux étroites techniques d'un métier, puissent séduire ceux qui veulent rentrer dans la vie active. Et puis, vingt-cinq ans après, on voit revenir à l'université des quinquagénaires, tout heureux de se plonger dans les études des lettres, passionnés par les cours. Ils ont compris qu'on ne vit pas seulement pour visser le boulon et payer les traites de la 306. Que tout homme désire tenter d'aller plus loin que lui-même, d'approfondir ce qu'il est, de trouver sa respiration dans l'étroitesse des vies programmées par les nécessités économiques. Ils se plongent avec délices dans l'inutile. Inutile, vraiment? Je parierais que les gens qui se cultivent, et pour qui la culture est un élargissement des dimensions de l'être, sont aussi d'excellents professionnels.
http://bibliobs.nouvelobs.com/blog/pierre-jourde/20090311/11181/a-quoi-sert-la-litterature-2