Alors que le nouveau Président Obama souhaite engager son pays dans une présence encore plus active en Afghanistan, il est probablement utile de se pencher sur le concept de « guerre zéro mort » mis en avant par Gérard Chaliand. Echaudés, depuis le Vietnam, par des pertes en hommes politiquement inassumables, les Etats-Unis militent, depuis la première guerre en Irak, confortés par l’intervention au Kosovo, pour ce type de « guerre propre » et « sans mort ». Il est bon tout d’abord de rappeler, comme le fait Gérard Chaliand, que ces guerres « zéro mort » ne sont pas une réalité. C’est ainsi que la première guerre d’Irak, si elle s’est soldée par environ 70 morts du côté américain, n’en totalisait pas moins de 40 000 dans le camp opposé. Plus décisif, l’actuelle guerre en Irak enregistre, quant à elle, de très lourdes pertes parmi les GI démontrant ainsi que, malgré un désir de « guerre propre », le bilan est catastrophique. Au bout du compte, en Irak, comme en Afghanistan, la simple présence aérienne est un leurre. C’est « au sol » que se conduisent de telles opérations et les armées occidentales connaissent le prix à payer pour de tels choix.
Le Président Obama a beau considérer que la présence renforcée des troupes américaines en Afghanistan est essentielle, cela ne le dédouane pas d’une réflexion sur l’utilité politique de son choix et du « prix à en payer ». Obama est loin d’être un imbécile, il mesure…