Malgré une quête spirituelle qui date de mon enfance, j'ai encore peur, aujourd'hui, de ma mort.
Même si je reproche à la vie d'être difficile, de me laisser seule, de ne pas me permettre d'avoir un mari, des enfants et un honnête salaire comme tout le monde, je ne veux pas mourir !
Car j'ai toujours l'espoir.
L'espoir qu'un jour je vois la lumière (mais dans ma vie, pas le fameux tunnel de la mort !). Je l'ai déjà vue, j'ai déjà touché au bonheur, j'y touche très souvent.
Des vagues, comme ça, de bien-être, de prise de conscience.
Quand je rentre du boulot et que je me retrouve dans mon appart qui coûte si cher mais qui est si agréable à vivre.
Quand je vois mon chat passer sa tête par la chattière et s'affaler sur le canapé, exténué. Ouf, il n'y ait pas passé cette fois-ci.
Le sursis fait aimer la vie.
Etre en sursis et prendre conscience de sa vie, fait apprécier chaque instant mais cela me fait également pleurer.
Je pleure ma mort à venir. Quand ? Je ne sais pas. Je pleure le fait de ne plus savoir où va aller cette planète, que vont en faire les générations futures. Je pleure les bons repas, les odeurs, les couleurs, la nature et la musique.
Qu'est-ce que j'aime la musique.
Je pleure l'être humain, le parisien qui s'entasse dans les centres commerciaux, les métros, les musées, les restaurants. Cette vie qui grouille et dont je me nourris chaque jour.
Quel plaisir d'être une parmi tous. De se fondre dans la masse.
Oui, nous allons tous mourir et j'espère bien que ce long chemin, que ces douleurs et bonheurs que nous vivons chacuns nous serviront à quelque chose.
J'espère vraiment.
Car ca serait vraiment dommage.