François Fillon vit une crise de régime et non pas une crise dans le régime. Cette nouvelle dimension ouvre la quali-totalité des issues.
L'opinion est au bord de l'explosion. La coupure avec le pouvoir est profonde et grave. Moins le pouvoir reconnaît cette coupure, plus l'opinion monte en pression.
C'est la totalité d'un exercice du pouvoir qui est désormais contestée.
Pendant la présidentielle 2007, Nicolas Sarkozy a eu en permanence un train d'avance. Maintenant, il a presque toujours un train de retard.
L'opinion veut l'union. Le pouvoir s'exprime en diviseur permanent.
L'opinion veut l'union des compétences. Le pouvoir lui présente l'union des "ex" qui, pour respectueux qu'ils soient, semblent bénéficier de l'ouverture comme "cimetière des éléphants".
L'opinion veut l'exemple au sommet. Le pouvoir lui montre qu'il ne vit pas la crise, voire pire qu'il pourrait même ne pas la connaître du tout pour s'émanciper à ce point là de certaines contraintes élémentaires d'économies.
L'opinion veut des résultats et le pouvoir ne donne aucune visibilité sur les enjeux concrets prioritaires liés au quotidien.
La liste est longue. Une crise de régime est là. Nicolas Sarkozy en avait repoussé l'expression par sa campagne 2007 très atypique au cours de laquelle il fut d'abord le "rebelle" face au pouvoir. Il n'a plus de rebelle dans sa majorité. Les manifestations vont exprimer cette rebellion sans "encadrement" donc avec les pires dangers.