A l’heure où il semble confirmé que les restaurateurs auront bien une baisse de la TVA, il convient de se demander ce qu’ils vont en faire. La réponse est claire : « Ca dépend ». Mesdames, Messieurs, vous avez le bonheur de vivre dans un monde libéral : les prix sont libres. Le gouvernement nous parle « d’engagements », ces engagements ne reposant sur aucune base légale, on peut en rigoler. Le « gagnant-gagnant » qu’ils appellent ça !
Toujours est-il qu’on a entendu beaucoup de bêtises ces dernières semaines. La première est que les restaurateurs s’en sont foutu plein les fouilles avec le passage à l’Euro. Mes braves visiteurs annonçant cela ont oublié de m’envoyer des liens vers des études précises. Je vais en citer une que je viens de faire. Avant le passage à l’Euro, le café au comptoir, dans la plupart des bistros de Bicêtre était en 2001 à 6 francs. Il est maintenant à 1€10. Ca fait une augmentation moyenne de 2,33% par an. On ne va pas en chier une pendule. Surtout sans savoir combien le café acheté par le bistro à la maison Richard ou Lavazza a pris !
En fait, les gens ont toujours l’impression de se faire entuber par leurs bistros fétiches. Il y a pourtant plus simple : ne pas aller dans les bistros quand on n’est pas content. Je bosse dans un quartier où tous les bistros m’emmerdent : je n’y vais pas. L’autre jour, un tartare avec des collègues : 19 euros. La prochaine fois, j’irai à la cantine. C’est amusant, il n’y avait quasiment personne dans le bistro. En l’occurrence, le patron est con. Notre monde libéral est dur : la loi de l’offre et de la demande régit tout, même les bistros !
Si le patron de bistro veut profiter de la baisse de la TVA pour embaucher du personnel ou baisser les tarifs : qu’il le fasse. Je continuerai à aller dans les bistros qui me plaisent. Si c’est trop cher, je me casse et j’arrête de ronchonner.
Mais que le gouvernement arrête d’essayer de nous faire croire qu’il peut obtenir la moindre contrepartie puisqu’un syndicat de patrons de bistro ne peut pas s’engager au nom de chacun d’entre eux.