Petit, mais dans le bon timing. C’est le message qu’a tenu à me faire passer la semaine dernière, Abhinav Kumar, directeur marketing et communications de TCS (Tata Consulting Services) Europe, rencontré dans les bureaux parisiens de la SSII indienne. Certes, la France reste un “petit” pays pour ce géant, qui emploie pas moins de 130 000 consultants IT dans le monde et connaît en ce moment une période moins faste du fait de son exposition au marché américain. L’Hexagone ne pèse que 2 % des activités de TCS sur le Vieux Continent. Un ensemble régional archi-dominé, il est vrai, par le Royaume-Uni (deux tiers du total). Certes encore, TCS a longtemps compté sur un partenaire - TKS - pour se développer en France. Partenaire qu’il a fini par racheter en 2006. Or TKS ne poussait qu’une infime portion du porte-feuille de l’Indien, les solutions bancaires. Un domaine où TCS réalise au plan international… 3 % de son CA. Certes enfin, la filiale ne regroupe que 150 consultants - une goutte d’eau à l’échelle de la première SSII indienne - et ne fait travailler que 350 consultants offshore.
Grands comptes, petits volumes
“Nous voyons cela comme un problème de timing”, m’a expliqué Abhinav Kumar. Selon lui, le marché français de l’offshore n’est pas mature. Un peu comme le marché allemand il y a deux ou trois ans, selon la comparaison qu’il a choisie. “Il y a beaucoup d’intérêt des décideurs français, mais les entreprises n’ont pas encore réellement exploré l’option indienne”, estime-t-il parlant davantage d’une phase exploratoire. Une opinion que confirme la disproportion nette entre les noms mis en avant par TCS France (Areva, BNP, Total, Carrefour, Airbus…) et les volumes cités plus haut. Les grands comptes français ont mis l’Inde sur leur radar, mais avant tout pour tester cette option sur de petits périmètres. “En France, un quart de l’offshore part en Inde. Dans le reste de l’Europe, c’est 85 %”, selon Abhinav Kumar. Comme l’a confirmé une récente étude de Pierre Audouin Consultants, ce sont les Pays de l’Est qui constituent la première destination pour l’externalisation IT depuis la France.
Sans surprise, Abhinav Kumar s’attend donc à un rattrapage de l’offshore indien. Mais à un rattrapage graduel que n’accélérera pas réellement la crise. Tout juste la première SSII indienne devrait-elle bénéficier de son fort positionnement dans l’outsourcing applicatif - qui s’annonce comme une tendance majeure pour des DSI en quête d’optimisation budgétaire. Cette activité compte pour la moitié de son chiffre d’affaires mondial.
“Nous avons installé notre bureau en Grande-Bretagne dans les années 70″, rappelle Abhinav Kumar. Une façon de dire qu’il serait vain de bousculer un marché qui reste prudent face à l’option indienne. Un constat qui peut aussi expliquer pourquoi TCS n’a pas musclé davantage son front-office hexagonal - par un rachat par exemple. Pour l’instant au moins.
Références externes
- reference #1
http://www.lemagit.fr/article/ssii-externalisation-offshore-inde-infosys-wipro-tcs-hcl-technologies/2327/1/ssii-indiennes-environ-mois-avant-sortie-crise/ - reference #2
http://www.lemagit.fr/article/capgemini-ibm-offshore-inde-infosys-wipro-tcs-accenture-tma/2525/1/offshore-france-delocalisation-inde-croissance-rapide/ - reference #3
http://www.lemagit.fr/article/dsi-ssii-sfr-couts-externalisation-offshore-inde-infosys-wipro-tma-contrats-budgets/2708/1/tma-etendue-nouveau-gisement-economies-des-dsi-francais/