« la langue est le reflet de la manière dont chacun vit son identité. Si les Français les plus riches, ceux dont les entreprises font la force économique du pays, rêvent de devenir anglophones, c’est que la conscience collective est en crise et que la solidarité civique entre toutes les composantes de la population se dissout pour faire place à des différences accusées entre ceux qui ont ce rêve et ceux qui ne le partagent nullement, et avec lesquels les premiers sont de moins en moins capable de communiquer. L’utilisation du français est celle d’un ciment de la société dans son ensemble, du fait du lien qu’il établit entre tous les groupes sociaux, entre les milieux professionnels, entre les personnes, transcendant les différences souvent considérables qui les séparent. Le rejet du français est donc logiquement corollaire du rejet de l’identité française, dont la solidarité est un aspect essentiel. »
Claude Hagère (Combat pour le Français, 1998)