Rachid Ouramdane pratique la rencontre, filme les visages, recueille les paroles, les témoignages, puis les transforme en gestes, en pas, en images, en sons qu’il monte ensemble de façon subtile, impressionnante et fragile.
Ce sont des extraits de ces témoignages qu’il a présenté hier soir. D’abord, il y eut ce Kurde exilé en France à la suite du génocide perpétré contre cette population par Saddam Hussein. Puis, ce jeune Rwandais qui raconte l’indicible à travers la vision de l’enfant qu’il était alors :
Bon, n’oublions pas que Rachid Ouramdane n’est ni historien, ni journaliste mais chorégraphe. Que va-t-il faire de cette matière ? Pour le spectacle “Des témoins ordinaires” qui sera présenté cet été à la Chartreuse, il y aura cinq acteurs-danseurs. Quatre d’entre eux sont des personnes aux articulations hyperlaxes, dont le corps se transforme, se déstructure pour perdre toute attitude humaine et devenir des monstres. La cinquième personne est une danseuse qui tourne, tourne comme un derviche. Les vidéos ? Elles seront projetées sur des sortes de murs immatériels, des écrans de fumées peut-être ?
Rachid Ouramdane bâtit une oeuvre à partir de l’Histoire de notre monde, l’Histoire récente puisqu’elle ne repose que sur des témoignages. La colonisation, la torture, l’exil sont autant de thèmes qu’il aborde.
Pour les curieux, pour les impatients, le pré-programme sera sur le site du Festival dès le 19 mars.
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