Ah ! on remet le "Londres" en route.
Ça me fait un effet.
Puisqu'il n'y a pas grand chose à glaner dans cette rentrée littéraire du côté des ebooks (bien sûr !), le succès de l'été, l'Elégance du Hérisson à 19 euros chez Mobipocket, sans façon, on attendra le poche, tant pis, j'ai déjà mon journal quotidien. Il y aura des temps meilleurs pour les livrels, n'en doutons pas. Avant de faire comme tout un chacun dans cette période, de m'en remettre à mon flair, aux critiques, aux hasards, aux "quand-dira-t'on" qui vont venir, je suis tout à la joie de me replonger dans Londres. Pas la ville, ça j'avais déja eu l'occasion de le faire avec l'excellent livre de Tarquin Hall, non, Londres, le grand Albert, vous savez, le phare de tous les journalistes un peu curieux et qui se sentent la fibre. Le revoilà dans un gros volume qui vient de ressortir chez Arléa comme on les aime, onze livres réunis, 900 pages pile-poil, souple, typo bien serré, façon Bouquins. La bête était déjà sortie il y a une quinzaine d'années, et avait disparu pour une sombre histoire de domaine public, de lois, d'années de guerre et d'ayants-droits chafouins... Les présentations d'Assouline et de Guillebaud sont excellentes, et hop c'est parti. Plongée au bagne, au pénitencier, chez les fous, en Chine, à Buenos-Aires, en Afrique (il y a du Tintin chez Londres ! mais du Tintin sombre), cette plongée dans tous les endroits où ça déconne dans ces années 1920-30. A chaque fois la même méthode, le terrain, l'humain, chercher le moment où ça se fissure, les autorisations, les silences, les non-dits, puis au moment où ça s'ouvre à grosses vannes, le papier, tout écrire, tout dire et hop rotatives, les lecteurs attendent ! Des scènes incroyables (celle de ce docteur qui collectionne les cerveaux dans des pots de chambre), il y a du génie chez Londres, de la liberté, la verve, de l'humour même quand on traite de la barbarie. "Je ne suis pas fou, du moins visiblement, mais j'ai désiré voir la vie des fous. Et l'administration française ne fut pas contente. Elle me dit : "Loi de 38, secret professionnel, vous ne verrez pas la vie des fous." Je suis allé trouver des ministres, les ministres n'ont pas voulu m'aider. Cependant, l'un d'eux eut une idée : "je ferais quelque chose pour vous, si vous faites quelque chose pour moi : soumettez vos articles à la censure." Je cours encore. Tout Londres est la-dedans, on aimerait que Google, Yahoo et MSN aient le même discours en Chine! Justement des types comme Londres pour en savoir un peu plus, sur les endroits où ça déconne en 2007, et dieu sait si il y en a, on pourrait reprendre la liste comme le fait Assouline... On imagine Londres aux Jeux Olympiques... Et vous savez pas, Arléa prépare déjà le deuxième volume, Cables et Reportages, un autre gros pépère...