Je sais que je vais jeter une bouteille (de lait) à la mer tant le film risque de rester confidentiel, mais si vous en avez l’occasion, allez voir Herbe.
Dans ma belle commune, il y a autant d’hectares que de bovins et près de 130 fermes y sont encore en activité. Autant vous dire que j’étais bigrement intéressé par ce film projeté dans le cadre de la troisième édition de Festi’vache de Saint Martin en Haut, après « Nos enfants nous accuseront » de Jean-Paul Jaud et « La vie moderne » de Raymond Depardon.
J’ai eu la chance d’y rencontrer Olivier Porte qui a réalisé le film avec Matthieu Levain.
Petit-fils ou petite-fille de paysan, comme la plupart des habitants de France, vous croyez sans doute que les vaches se nourrissent d’herbe. Urbains, rurbains, que nenni !
La plupart se goinfrent de maïs et de tourteaux de soja brésilien, génétiquement modifiés comme il se doit. L’absurde modèle productiviste des années 70 étant passé par là, la plupart des éleveurs ont massivement investi dans la haute technologie des stabulations, des manutentions, des stockages, des distributions d’aliments pilotées par ordinateur, des épandages de pesticides guidés par satellite et désormais 90% de nos belles « Marguerite » et de nos paisibles « La Rousse », ruminent le cou entre des barrières galvanisées.
À côté de ces éleveurs shootés aux subventions bruxelloises, le documentaire nous montre des éleveurs, minoritaires encore, qui eux se shootent à l’herbe et qui redécouvrent les méthodes dites « herbagères ».
Un cinéma militant qui montre qu’une autre conception, plus durable, économiquement…