Les recrues policières incompÊtentes

Publié le 17 mars 2009 par Hugo Jolly

L'incompĂŠtence pointĂŠe du doigt

JugĂŠes dĂŠjĂ  incompĂŠtentes, les futures recrues policières ne pourront plus ĂŞtre acceptĂŠes aussi facilement qu’aujourd’hui a fait valoir l’École nationale de police du QuĂŠbec. En effet, celles-ci ne rĂŠpondent pas aux attentes des corps policiers. Ces derniers estiment qu’une formation de trois annĂŠes collĂŠgiales suivi d’un entrainement de 15 semaines ne suffisent plus. Ces recrues exercent [très] mal leurs fonctions sur le terrain, n’ont aucune capacitĂŠ Ă  gĂŠrer leur stresse et jugent [très] mal les situations qui leur sont prĂŠsentĂŠes lorsque les ĂŠvènements surviennent. Ce fut le cas des brutalitĂŠs policières de la manifestation d’hier, ainsi que du meurtre de Freddy Villanueva commis par l’assassin non-accusĂŠ Jean-Loup Lapointe.

Chose non-ĂŠtonnante, certains services de polices sont mĂŠcontents de leurs nouvelles recrues qui discutent des ordres qu’elles reçoivent de leurs supĂŠrieurs. L’École veut donc changer les critères pour les rendre plus rudes, plus sĂŠlectifs : il sera question d’une meilleur performance physique, de passer des entrevues et de rĂŠussir des mises en situations.

VoilĂ  donc que les policiers supĂŠrieurs, insatisfaits de leurs recrues qui ne cherchent qu’Ă  battre Ă  coups de matraque, insulter les citoyenNEs, ainsi qu’arrĂŞter illĂŠgalement des sans-abriEs et passantEs profilĂŠEs comme des punks, squigees, hippies et pouilleux-euses, veulent renforcer les critères de sĂŠlection. La rĂŠputation policière ĂŠtant en forte diminution dans les milieux urbains, les services de police sonnent l’alarme pour regagner la confiance des citoyenNEs afin d’ĂŠviter toute crise sociale susceptible de dĂŠmarrer au QuĂŠbec. D’abord Freddy Villanueva, puis Ghislain Roy, maintenant les citoyenNEs non-manifestantEs de MontrĂŠal lors du rassemblement de hier, la police ne peut plus se permettre d’autant d’incompĂŠtences en si peu de temps, bien qu’elle rĂŠussie Ă  maintenir leur dernière source de crĂŠdibilitĂŠ : les mĂŠdias de masse.

Pourquoi avoir maintenant dĂŠcidĂŠ d’augmenter les critères de sĂŠlection ? Pourquoi avoir attendu autant d’assassinats de citoyenNEs par la police, de brutalitĂŠs policières, d’harcèlements quotidiens et d’abus policiers avant de rĂŠaliser que les recrues n’ont rien d’autre Ă  faire que d’emmerder les sous-prolĂŠtaires, soit les excluEs de la sociĂŠtĂŠ ? Pourquoi fallait-il des ĂŠmeutes, du sang et des pleurs pour finalement s’en rendre compte ? Nous ne pouvons plus attendre et accepter d’autres crimes, excès et dĂŠsinformations de la police : assez c’est assez !