Il fut un temps pas si lointain où exprimer une grande inquiétude sur la crise politique et sociale qui nous submerge était taxé de pessimisme excessif. Aujourd’hui, la réalité est là, on ne peut que constater que le rapport des forces dans le processus de la lutte des classes est très inégal. Il ne s’agit nullement d’un phénomène passager, mais d’une situation durable aux conséquences dévastatrices pour l’ensemble de notre peuple.
Pendant que l’on nous inonde des actions qui lui sont défavorables, Sarkozy a fait voter dans l’année parlementaire écoulée, par ses sbires, plus de 40 lois. Son gouvernement supprime cyniquement les acquis sociaux après avoir offert quelques 13 milliards d’euros de bouclier fiscal aux plus riches et 30 milliards d’exonérations fiscales au patronat. Le mouvement social bien que secoué, poursuit le combat courageusement. Mais il doit s’unir pour ne pas s’effondrer. Le capitalisme arrogant détruit notre société au profit d’une infime minorité.
La priorité est donc d’organiser une résistance la plus large possible contre le pouvoir en place. D’organiser la lutte contre les misères, la pauvreté, le chômage massif. De faire face aux précarités qui gangrènent les milieux sociaux les plus divers. De revendiquer la défense des droits élémentaires de toute la population : droit au savoir, à la santé, au travail, au logement, solidarité avec les immigrés et les sans-papiers, protection urgente de l’environnement. Et ce qui est valable pour la France l’est tout autant dans l’espace de l’Union Européenne, où les travailleurs ont des problèmes proches et des adversaires communs.
Des luttes dispersées essaient de répondre aux agressions du patronat mais c’est une tendance insuffisante. Les échecs de ces dernières années ont développé l’esprit de fatalité, le repli sur soi, l’angoisse des lendemains sans perspectives positives. Pour stopper la décomposition de classes qui s’opère, des formes de luttes mobilisatrices doivent apporter des résultats positifs pour tous.
Être révolutionnaire dans la période actuelle, c’est travailler à unir sur la base de la volonté collective afin de combattre les inégalités et les injustices sociales. Face à l’urgence, les facteurs de division deviennent secondaires. Partout, dans toutes les localités où cela est possible, il faut provoquer des rencontres avec les partis, les syndicats, les réseaux associatifs et se prendre en main. Choisir de s’organiser à la base et dans l’action renforcera le lien unitaire et indispensable pour changer la situation.
Parallèlement, les mouvements organisés, les militants concernés continueront à débattre et à prendre des initiatives pour la recomposition de forces politiques crédibles et influentes, pour engager des alternatives de société. C’est un vaste chantier aux échéances impossibles à fixer. Tout cela n’est pas contradictoire avec l’investissement dans le front de résistance. C’est enfin marcher sur ses deux jambes. Ignorer le besoin impérieux de s’engager concrètement dans le combat unitaire est irresponsable, c’est sous-estimer l’ampleur de la crise à laquelle nous sommes confrontés. ENSEMBLE, nous avons les moyens de briser la spirale négative des défaites.
La volonté existe-t-elle ? C’est le front de résistance qui permettra de passer de la défensive à l’offensive.
Daniel Ferret
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