En revanche je suis allé voir L'Enquête - The International, de Thomas Tykwer. C'est un pur chef d'oeuvre. Non, c'est faux: c'est très moyen. Ce qui est vrai en revanche, c'est que Naomi Watts et Clive Owen forment un sacré duo. L'une parce qu'elle est toujours aussi belle, avec sa fausse candeur de blonde (Mulholland Drive, quand tu nous tiens...) complétée par une légère et charmante imperfection de la machoire. L'autre parce qu'il est définitivement la nouvelle gueule du cinéma anglo-saxon - terriblement viril, au dire d'une amie très proche. Il sera aussi bientôt à l'affiche d'un film avec Julia Roberts, appelé Duplicity (il y a fort à parier que la thématique de la duplicité y sera évoquée), dont la bande annonce fait penser dans le même temps à Mr & Mrs Smith et à Ocean's Eleven. L'avant-garde, quoi.
Pour revenir à notre couple qui aurait pu être mythique, il faut préciser que la mise en scène, dans L'Enquête, s'attache à réfrigérer presque méthodiquement toute forme de chaleur, émotive ou sensuelle. C'est le cadre qui veut ça, celui des banques internationales, aux architectures gigantesques et transparentes - le genre d'endroit que Michael Mann aurait pu filmer en mieux. Et tout cela donne étonnamment l'impression d'être enduré, éprouvé du point de vue des comploteurs, des banquiers cosmopolites tirant les ficelles. On voit, comme derrière une vitre, le héros se battre et se débattre en vain contre un système froid, aussi injuste qu'implacable.
"Salauds de banquiers", me semble être le mot de la fin le plus pertinent. PS: Vous remarquerez bientôt l'apparition, à droite, d'une rubrique "Je n'irai pas voir", dans laquelle cet article sera rangé, et où je pousserai la mauvaise foi jusqu'à critiquer des films que je n'ai pas vus. Car c'est plus drôle.