En ce moment se déroule, à la Cinémathèque suisse de Lausanne, une rétrospective des films du cinéaste genevois Alain Tanner, considéré comme l’alter ego de Jean-Luc Godard. Né en 1929, Alain Tanner a bâti une œuvre qui compte plus d’une vingtaine de longs-métrages. Principalement connu pour son film La Salamandre, avec Bulle Ogier, Alain Tanner a beaucoup œuvré pour le cinéma suisse, s’étant notamment associé à Claude Goretta et à Michel Soutter afin de promouvoir les jeunes cinéastes helvétiques. Samedi soir était projeté Jonas qui aura 25 ans en l’an 2000, film de 1976, que la Cinémathèque redonnera jeudi 19 mars.
Ce film, chronique post-soixante-huitarde, met en scène une foule de personnages aux caractères différents et très marqués, représentant tous plus ou moins les figures d’une certaine classe sociale et de quelques idéaux. Des paysans (Roger Jendly et Dominque Labourier) au prof d’Histoire (Jacques Denis), en passant par un correcteur blasé (Jean-Luc Bideau), Tanner fait se croiser ces personnages aux désillusions amères, aux velléités de révolution politique et économique. Leurs cris de révoltes noyés dans un capitalisme qui gangrène tout sans que personne n’y puisse rien faire, ils agissent comme ils le peuvent pour contenter leur petit besoin inassouvi de rébellion, de