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Les 39 Marches (1935)

Par Lautan

Hitchcock dirigeant Robert Donat et Madeleine Carroll

Ce que j'aime dans les 39 Marches, c'est la soudaineté des transitions. Robert Donat est venu de lui-même au commissariat pour dénoncer l'homme au doigt coupé et raconter comment il a échappé à la mort grâce à la balle de revolver logée dans la bible. Mais voilà qu'on ne le croit pas et qu'on lui passe les menottes. On ne sait pas comment il s'en sortira. La caméra passe dans la rue et l'on voit Donat sauter à travers la fenêtre qui se brise en mille morceaux. Immédiatement, il croise un groupe de musiciens de l'Armée du Salut et se mêle à eux. Ensuite, il se dirige vers une impasse et il est happé dans un couloir. « Dieu soit loué, notre conférencier est arrivé », dit-on, et on le pousse sur une estrade où il doit improviser un discours électoral.

La fille qu'il avait embrassée dans le train et qui l'avait déjà dénoncé une fois, surgit avec deux types pour l'emmener en voiture au commissariat, mais en fait, ce sont deux faux policiers et Donat, lié à la fille par des menottes, s'échappera avec elle à la faveur d'un encombrement occasionné par un troupeau de moutons. Ils vont passer une nuit à l'hôtel, toujours liés par les menottes, et ça continue...

Voilà ce qu'il y a d'épatant, la rapidité des transitions. Il faut travailler beaucoup pour y arriver, mais ça en vaut la peine. Il faut employer une idée après l'autre et cela en sacrifiant tout à la rapidité.

La vraisemblance ne m'intéresse pas.

   Alfred Hitchcock


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