ils volent aux riches pour donner aux pauvres

Publié le 16 mars 2009 par Torapamavoa Torapamavoa Nicolas @torapamavoa
Le phénomène de réappropriation-redistribution s'étend. Après Paris, Grenoble ou Rennes, le voici donc en plein boom à Toulouse. « On ne peut pas parler de vol, explique un anonyme de l'assemblée générale. Ce genre d'action est tout à fait légitime : la grande distribution fait des profits énormes. »
Une quarantaine de militants de l'« autoréduction » ont pris pour 4 000 € de nourriture dans un supermarché, mercredi. Une action revendiquée appelée à se renouveler.
« Ce que le capitalisme nous vole, nous nous le réapproprions pour le redistribuer ». Après la spectaculaire razzia de ces Robin des Bois contemporains, mercredi au Supercasino de l'avenue Honoré-Serres (1) (six chariots pour un montant d'environ 4 000 €), les militants de l'« autoréduction » promettent de repasser à l'attaque en multipliant ce genre d'actions.
Hier à midi, alors que sept d'entre eux finissaient leur garde à vue, les membres de l'assemblée générale interluttes qui a revendiqué l'action campaient devant le commissariat boulevard de l'Embouchure. Dès la veille, ils exigeaient « leur libération immédiate et le retrait des charges retenues contre eux ». Ils n'ont que partiellement obtenu satisfaction : les sept ont été laissés libres vers 13 h 30, mais comparaîtront devant le tribunal correctionnel en septembre.

La réponse policière à l'action des Robin des bois toulousains témoigne de l'inquiétude de l'État face à un phénomène de société dont il craint la prolifération. L'affaire de Tarnac - les sabotages de caténaires SNCF - et, plus encore, les récents mouvements de révolte sociale en Guadeloupe, inquiètent le pouvoir.
À Toulouse, l'interpellation, violente selon des témoins, des sept autoréducteurs Saint-Sernin en pleine redistrbution de victuailles dont du champagne, constitue une première. A Paris le jour du réveillon de Noël, comme lors d'actions similaires à Grenoble ou Rennes, aucune poursuite n'a été engagée. Pas plus que les précédents toulousains, en 1997 aux Galeries Lafayette, ou en 2006, au Géant Discount de Basso Cambo, en marge des manifestations anti-CPE.
Toulouse marque donc un tournant. Ces signes de durcissement sont qualifiés par l'assemblée générale interluttes de « criminalisation des mouvements sociaux ». Preuve supplémentaire que l'État ne prend pas le phénomène à la légère, le parquet n'a finalement pas opté pour la comparution immédiate des sept interpellés, initialement envisagée aujourd'hui. Par crainte de donner une trop large tribune à l'affaire, et d'une éventuelle manifestation lors de l'audience. Laissés libres à l'issue de leur garde à vue, les sept interpellés seront convoqués le 8 septembre devant le tribunal correctionnel pour répondre de faits de vol en réunion. J.-L. D.-C.
source: http://www.ladepeche.fr/

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