La crise de l'immobilier retarde les investissements comme ici sur la place de la demi-lune. (photo JCH)
La dernière livraison du bulletin municipal de Louviers est éclairante. Le maire y répand, au fil des pages, les arguments qu'il développera lors de la séance de conseil municipal consacrée au débat d'orientations budgétaires et de celle réservée au vote du budget. Sans qu'elle dévoile ses batteries, la municipalité est contrainte d'indiquer quelques pistes. On sait que l'augmentation du taux des taxes ne dépassera pas les deux chiffres. Le maximum sera donc de 9,99 % !
Le montant du trou à boucher est confirmé : il s'élève à un million d'euros ! Le maire estime qu'un point d'impôt rapporte 75 000 euros, il est donc facile de faire le compte du besoin de financement. Pour justifier l'augmentation, la municipalité avance un argument : pas question de toucher au programme d'investissements prévu (financé majoritairement par emprunts…à rembourser) et pas question, non plus, de toucher aux services mis en place. A une condition toutefois, que la recherche systématique d'économies soit engagée. C'est si vrai qu'on n'a plus d'argent pour acheter un marteau ou un ballon. C'est si vrai que des postes sont supprimés comme ceux des ATSEM chargés de l'accueil en école maternelle des enfants de deux ans. C'est si vrai que l'incendie de la crèche Beaulieu pose d'énormes problèmes d'accueil des enfants…
Franck Martin a raison, cependant, quand il déplore la diminution des recettes dues au versement des droits de mutation. Le conseil général comme les communes sont victimes de la crise du marché immobilier. Il a également raison quand il déplore les transferts de charges de l'Etat sur les communes, sans compensation totale, et son désengagement (1). Les conclusions qu'il tire de ces faits ne sont pas identiques à notre analyse et nos propositions. Quand une famille a des rentrées moindres, son niveau de vie baisse et elle doit s'en accomoder. Il en va de même pour la ville. Si elle a moins de recettes, elle doit aussi s'en arranger sans recourir à cette facilité qui consiste à pénaliser le contribuable. Telle est notre position : en période de crise, on n'augmente pas les impôts car les augmenter c'est accroître les difficultés des ménages. pour nous l'augmentation des impôts n'est pas « inéluctable ».
Dans son éditorial, Franck Martin écrit : « je vois des familles qui se demandent comment elles vont rembourser leurs emprunts, payer leurs factures en fin de mois, élever leurs enfants…» ce sont ces mêmes familles qui se demandent comment elles vont pouvoir faire face à une augmentation des impôts locaux déjà très élevés à Louviers. Je vois là, moi, de l'hypocrisie ou du « foutage de gueule » comme on dit vulgairement. En fait d'augmentation des impôts et de « marges de manœuvre » il s'agit plutôt de manœuvres pour faire de la marge. C'est ce que nous soutiendrons.
(1) Franck Martin évoque le déficit de l'Etat qu'il chiffre à plus de « 100 millions d'euros ». Malheureusement, il s'agit de plus de 100 milliards d'euros. L'erreur est humaine.